Templiers vs. Franc-maçons
Il faut dire que, dès le départ, je suis partie avec un handicap de taille : lorsqu'il m'a été proposé par les éditions Pocket, j'ai choisi Le Temple noir pour son quatrième de couverture et son genre prometteur, le thriller ésotérique, sans avoir compris qu'il s'agissait du huitième tome d'une série (oui, quelquefois, mes neurones ne sont pas parfaitement connectés). Et autant vous dire que cette erreur est préjudiciable, puisque les auteurs passent leur temps à faire référence aux événements qui se sont déroulés dans les sept tomes précédents. En m'aidant des notes de bas de page, de l'avant-propos et d'un peu de jugeote, j'ai réussi à comprendre tant bien que mal les relations de cause à effet qui peuplent l'intrigue, mais je suis clairement passée à côté d'une bonne partie du livre.
D'une manière générale, j'ai plutôt apprécié ce roman, mais ma lecture s'est révélée assez pénible en raison de l'intrigue trop longue et du personnage principal, le commissaire Antoine Marcas, qui ne m'a à aucun instant paru vraisemblable. Après avoir découvert le trésor des Templiers dans le tome précédent, le policier franc-maçon (si vous l'oubliez, il vous sera assez répété que Marcas est un "frère") est ici aux trousses d'un ancien franc-maçon anglais qui a quitté son obédience pour se consacrer à la quête du secret (après le trésor) des Templiers, et qui passe son temps à zigouiller des prêtes et à déterrer des reliques du Moyen-Âge. Je force un peu le trait, certes, mais j'ai eu un peu de mal à gober ce savant mélange de Templiers, de franc-maçons, de complots ourdis par les Etats et le Vatican, le tout reposant sur les épaules étroites d'un commissaire de police français (mais franc-maçon) spécialisé dans les affaires ésotériques.
Malgré cela, Le Temple noir présente de bons côtés : un style réellement bon et des scènes très réalistes (notamment les scènes de torture), une intrigue "historique" très intéressante et des de réels moments de suspense. Néanmoins, ces avantages sont diminués par une trame beaucoup trop longue, au rythme inégal, qui fait parfois perdre le fil conducteur.
Malgré des points positifs, Le Temple noir est donc pour ma part une lecture en demi-teinte, qui m'aurait probablement rendue plus enthousiaste si j'avais lu les tomes précédents.
Le Temple noir d'Eric Giacometti et Jacques Ravenne, Pocket, 2013, 730 pages