Quatrième de couverture :
Anvers. Capitale du diamant, mais pas seulement : c’est aussi le cœur du
dispositif de ravitaillement en carburant de l’Otan. On n’ose imaginer les
conséquences d’un attentat dans pareil lieu… Alors, quand trois sites
pétrochimiques sont visés simultanément, c’est l’ordre du monde qui menace
d’être bouleversé. Mais qui se cache derrière ces attaques ? Quels
intérêts guident Paris, Bruxelles, le Maroc ou l’Iran ? Qui tire les
ficelles de ce jeu de dupes ? Quand la littérature se joue de la réalité,
quand le terrorisme infiltre le roman, l’actu-fiction prend tout son sens…
Mon avis :
Terrorisme,
attentats, complots et secrets d’Etat. En ouvrant ce roman, le lecteur se
retrouve propulsé dans un monde inquiétant, mystérieux, secret, où la menace
est multiple et omniprésente, et où les intérêts des gouvernements et des
empires industriels sont intrinsèquement liés. Mêlant réalité et fiction, Assassinats d’Etat est un livre coup de
poing qui tente de nous éclairer sur le contexte géopolitique actuel. Ce
pourrait être un excellent roman, n’étaient les trop nombreuses maladresses de
l’auteur du point de vue de l’intrigue et du style.
La démarche de Claude Hautot est, a priori, très bonne : en mettant
en scène Bobby, un agent de la CIA en mission spéciale en Europe, sur fond
d’attentats terroristes islamistes dirigés contre les grandes puissances
internationales, l’auteur entraîne son lecteur dans le monde secret de
l’espionnage et des tractations politiques.
Malheureusement, plusieurs éléments rendent
l’ensemble assez fade et la lecture difficile. Alors que le déroulement des
événements est plutôt intéressant, l’intrigue est trop peu développée et semble
assez peu vraisemblable : Bobby, le personnage principal, semble résoudre
à lui seul et en quelques jours, aidé de quelques proches et d’un ambassadeur, la
menace islamiste qui attaque plusieurs pays sur plusieurs fronts. Trop peu de
détails sont apportés au déroulement des événements et de nombreuses ellipses
rendent la compréhension de l’ensemble difficile, et l’impression de
« passer du coq à l’âne » est fréquente pendant la lecture. Si
l’auteur s’attache à multiplier les rebondissements et les points de vue des
autorités, des terroristes et des industriels, le rythme du roman est,
paradoxalement, très monotone, et l’on peut assez rapidement s’ennuyer dans sa
lecture.
Enfin, les personnages souffrent d’un cruel manque de relief et
n’éprouvent pratiquement aucun sentiment. Là encore, les relations entre les
différents personnages ne sont pas assez détaillées : on est surpris, par
exemple, de voir Bobby demander à Najoie de l’épouser et de trahir son
ambassade alors que l’auteur n’avait auparavant pas mis en scène plus de deux
rencontres. Que penser alors de l’attitude si détachée et indifférente de Bobby
lorsqu’il découvre sa future femme égorgée sur le pas de sa porte ?
Du point de vue du style également, de
nombreuses maladresses sont très regrettables : les phrases sont trop
longues et les paragraphes trop aérés, ce qui contribue à casser le rythme du
roman. On aurait également aimé plus de dialogues, plus de romanesque, et un
narrateur plus effacé. L’ensemble est trop peu romancé, trop peu léché, et
l’accumulation des notes de bas de page rend la lecture, bien qu’édifiante,
assez pénible. Enfin, on ne peut que regretter une ponctuation mal maîtrisée et
des fautes d’orthographes qui pullulent du début à la fin du roman, rendant la
lecture très agaçante.
C’est fort dommage, car le sujet abordé dans Assassinats d’Etat est plus qu’intéressant
et la mise en place d’une intrigue fictive sur fond d’éléments réels était une
idée brillante. Néanmoins, les maladresses de l’auteur en font un ensemble
insipide et peu convaincant.
Assassinats d'Etat, de Claude Hautot, éditions Publibook, 2012, 242 pages
Je remercie chaleureusement les éditions Publibook et le site des Agents Littéraires pour ce partenariat.
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