Une lecture, un avis court, une note !
Pour lire mes avis détaillés (quand il y en a) sur chaque livre, cliquez sur le titre.

J'ai gardé mon rythme de lecture tranquille au mois d'août avec 4 livres : 3 tops et un gros flop !



Blue Jay Way de Fabrice Colin
Dans un univers tordu à la Bret Easton Ellis, Blue Jay Way est un roman déroutant à la frontière entre le thriller et la littérature contemporaine, dont le dénouement vous mettra une claque en pleine figure.
Ma note : 15/20



Les écureuils de Central Park sont tristes de lundi de Katherine Pancol
Ce fut un réel plaisir de retrouver tous les personnages de cette trilogie fraîche et pleine de vie et je vous avoue avoir éprouvé un pincement au cœur en refermant ce livre. Si vous n'avez pas encore lu cette trilogie, lancez-vous !
Ma note : 18/20



Volte-face de Michael Connelly
Ah, Harry Bosch, je ne me lasse toujours pas de lui ! Encore une fois, Michael Connelly signe un roman addictifsavant mélange de thriller juridique et de polar terriblement efficace et diaboliquement plaisant.
Ma note : 17/20



Cinquantes nuances de Grey d'E.L. James
Après trois lectures excellentes, il fallait bien un gros flop ! J'ai lu ce roman par curiosité, pour me forger mon propre avis, indépendant de tout ce qui peut en être dit. Et le constat est accablant : si le thème ne m'a pas choquée en soi (et ce n'est d'ailleurs pas si choquant), je me suis ennuyée tout au long de la lecture. Les personnages creux et sans saveur, l'intrigue inexistante, la répétition des mêmes scènes tout au long du livre et le style médiocre ont eu raison de ma patience.
Ma note : 8/20


Et vous, qu'avez-vous lu ce mois-ci ?



D'une histoire qui pourrait être banale, Erin Kelly a écrit un thriller au suspense insoutenable. Sombre et puissant, L'arbre au poison est un petit bijou d'une poésie envoûtante.

L'amitié toxique
Brillante étudiante au Queen Charlotte's College à Londres, Karen a une vie bien rangée et un avenir déjà tout tracé. Jusqu'à ce qu'elle rencontre Biba, une actrice en herbe exubérante qui vit dans une gigantesque demeure délabrée avec son frère Rex. Aussitôt liée à Biba par une amitié hors du commun, Karen va vivre l'été le plus inoubliable de sa vie, avant que celle-ci ne bascule...

Dès les premières pages, il est évident qu'un drame s'est produit cet été-là et a changé la vie de tous les personnages. En alternant le récit au passé et au présent de la vie de Karen, l'auteur déroule peu à peu les faits sans longueurs ni ennui. Au fil des pages, l'univers s'opacifie, le suspense devient lourd et le roman envoûtant. L'histoire de Karen et son amitié avec Biba et Rex est aussi captivante et dangereuse qu'un arbre magnifique mais vénéneux.

Avec des mots légers mais lourds d'émotion, écrits d'une plume poétique, Erin Kelly met doucement en place un univers sombre et mélancolique, un monde ensorcelant mais menaçant, où une amitié extraordinaire n'a d'égale qu'une ingratitude insensée. En refermant ce livre, j'ai ressenti un douloureux sentiment de tristesse, mais je reste éblouie par la puissance qui émane de ce premier roman au timbre si particulier.

L'arbre au poison d'Erin Kelly, Le Livre de Poche, 2013, 473 pages


Berlin, 1944. La guerre tourne mal pour l'Allemagne et les nazis aux abois tentent de faire oublier leur passé trouble pour ne pas être faits prisonniers à la libération, tandis que les civils tentent tant bien que mal de survivre aux bombardements des Britanniques. Énième fiction sur fond de Seconde Guerre Mondiale, Deux dans Berlin se démarque avec brio par son intrigue originale dénuée de pathos et son style ultra-réaliste.

A la faveur d'un raid aérien, Ruprecht Haas, ancien commerçant dénoncé à la Gestapo, parvient à s'échapper du camp de Buchenwald et regagne Berlin pour se venger de ceux qui l'ont dénoncé. Parallèlement, Hans-Wilhelm Kalterer, officier SS blessé sur le front de l'est, est rapatrié à la capitale et reprend ses fonctions d'inspecteur de la police criminelle, où il enquête sur le meurtre d'un haut fonctionnaire nazi. Au milieu des bombardements s'engage une chasse à l'homme dont le dénouement ne peut être que tragique.

Dès les premières pages, on est plongé dans l'univers chaotique d'une Allemagne agonisant sous le poids des bombes alliées. Civil ou nazi, bon ou mauvais, chaque individu doit mener une lutte de tous les instants pour survivre au prochain bombardement, une journée de plus. Au centre de ce tableau, les deux protagonistes, Haas et Kalterer, évoluent tant bien que mal, guidés par leur quête de vengeance et de vérité. Au fil des chapitres, on en apprend plus sur le passé de ces deux hommes que tout semble opposer. Mais s'il est une chose à retenir de la guerre, c'est que si les nazis sont des sales types, les civils ne sont pas tous des enfants de chœur et chacun a, à un moment ou à un autre, sa responsabilité dans les déportations, la violence et l'horreur.

Avec un style très réaliste qui montre la guerre en gros plan, Richard Birkefeld et Göran Hachmeister signent là un roman original et très documenté. Malgré les scènes atroces, Deux dans Berlin est un livre passionnant qui propose, sans tomber dans le pathétique facile, une réflexion profonde sur la responsabilité de chacun dans la guerre.

Deux dans Berlin de Richard Birkefeld et Göran Hachmeister, Le Livre de Poche, 2013, 528 pages


Après avoir découvert et aimé Stephen King avec Dôme et Running Man, dans le but de me familiariser avec son (immense) oeuvre et sur les conseils appuyés de mon amie MademoizelleBreizh, je me suis plongée dans la lecture d'un de ses romans les plus célèbres : Misery, qui fut un véritable coup de cœur.

Le mal s'appelle Annie
Je vous avertis tout de go : en ouvrant Misery, attendez-vous à plonger dans un univers oppressant et terrifiant, dont vous vous souviendrez longtemps. Paul Sheldon, romancier à succès et créateur du personnage littéraire de Misery, pourrait vous en dire long. Victime d'un accident de voiture sur une route enneigée, il ne s'attendait pas à être recueilli par Annie, une petite femme à la santé mentale fragile qui se dit être son "admiratrice numéro un". Mais pour elle, Paul Sheldon a commis un acte pour lequel il doit payer : il a osé faire mourir la pauvre Misery. Commence alors un huis clos qui ressemble bien à l'enfer sur terre.

Déjà à la lecture de Dôme, j'avais été épatée par le talent de Stephen King pour décrire les pulsions humaines les plus viles. Ici, Annie se situe toujours au bord de la folie et le calvaire de Paul Sheldon ne semble jamais prendre fin. Sans jamais faire appel au fantastique, Stephen King parvient à mettre son lecteur dans un état de terreur absolument effrayante. Tout au long de ma lecture, je me suis répété une chose : je ne veux jamais, au grand jamais, me retrouver à la place de Paul Sheldon. Pour autant, cela ne m'a pas empêché d'engloutir les pages à une vitesse phénoménale.

Car c'est là que réside la force de Misery : le suspense y est insoutenable et la terreur éprouvée à la lecture intense, mais le récit est tellement addictif que l'on continue la lecture, les yeux mi-clos, dans l'attente d'un nouveau rebondissement qui nous fera frémir. Enfin, la profusion de détails qui rendent les scènes extrêmement réalistes et la description quasi psychiatrique des réactions des personnages contribuent grandement à la véracité du récit et à l'état psychologique quelque peu tendu du lecteur. Bref, on s'y croirait et pour m'avoir tant fait frissonner à la lecture : chapeau.

Misery de Stephen King, Le Livre de Poche, rééd. 2009, 391 pages

J'ai lu Misery dans le cadre du challenge Livra'Deux pour Pal'Addict avec MademoizelleBreizh.