A un fil de Rainbow Rowell

Bien que très peu habituée à lire de la romance, j'ai été doublement attirée lorsque j'ai entendu parler du nouvel opus de Rainbow Rowell, A un fil : d'abord par l'envie de découvrir son auteur qui a conquis le cœur de nombreux lecteurs avec ses romances Fangirl et Eleanor & Park. Ensuite par son intrigue qui semblait annoncer une belle uchronie. Malheureusement, ce fut une lecture sans surprise qui m'a laissée sur ma faim.

Le passé au bout du fil
Au lieu d'aller passer les fêtes de Noël chez ses beaux-parents dans le Nebraska, comme tous les ans, Georgie décide de rester à Los Angeles pour travailler sur le projet de sa vie. C'en est trop pour Neal, son mari, qui part seul avec leurs deux filles, sans donner de nouvelles ni répondre au téléphone. Alors que leur mariage bat de l'aile depuis des années, cette fois-ci, tout semble terminé pour de bon. C'est alors que Georgie ressort un vieux téléphone jaune à cadran qui prenait la poussière chez sa mère, dans sa chambre de jeune fille. Contre toute attente, ce vieux coucou lui permet de discuter avec Neal... quinze ans plus tôt. Ce retour en arrière est-il l'occasion de réparer ses erreurs et d'influencer le présent ?

Si ça n'est pas une belle promesse d'uchronie, c'est-à-dire une réécriture du présent en modifiant les événements du passé, comme dans Retour vers le futur, je ne m'y connais pas ! Rapidement, l'auteur développe son intrigue et nous porte à croire que ce fameux téléphone jaune, à la manière de la DeLorean (oui, j'ai envie de filer la métaphore), va remarquablement influencer le cours des événements et la relation de Neal et Georgie. C'est du moins ce à quoi je m'attendais. A mon grand désarroi, Rainbow Rowell ne fait que survoler le sujet et nous livre ni plus ni moins qu'une romance somme toute banale.

Certes, les points positifs sont nombreux : les personnages sont attachants (même si Georgie, à la quarantaine, a encore la fâcheuse tendance de se comporter comme une ado), leur relation est complexe et on prend réellement plaisir à suivre leur histoire. L'écriture est simple mais efficace et le bond en plein cœur des années 90 a de quoi rendre nostalgique. Malheureusement, tout ce plaisir est gâché, pour moi, par une intrigue beaucoup trop prévisible malgré un gros potentiel, et par ce sentiment rageant que, mince alors, à quoi bon écrire tout un roman pour se retrouver au même point au départ comme à l'arrivée ?

J'ai passé un bon moment (au début) en lisant A un fil, mais je me suis vite lassée. Il s'agit là d'un roman qui plaira probablement aux amateurs de romance ou aux fans de l'auteur. Pour ma part, je parlerais plutôt de déception et de promesse non tenue. Dommage.

A un fil de Rainbow Rowell, Milady, 2015, 413 pages
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