Voici venir les rêveurs d'Imbolo Mbue

Voici venir les rêveurs d'Imbolo Mbue

Le premier roman d'Imbolo Mbue est un récit difficile et poignant sur le rêve américain, les espoirs et les déceptions qui s'y rattachent. Un texte profond et brillant.


Quatrième de couverture

Ils ont traversé l'Atlantique pour vivre leur rêve, le vrai, l'américain.
Originaire du Cameroun, Jende Jonga sait que le sort de sa famille repose sur l'obtention d'un visa de travail. Des études pour sa femme, Neni, un avenir pour leur fils, Liomi...
Après plusieurs petits boulots clandestins, Jende croit enfin tenir sa chance :  un job de chauffeur pour Clark Edwards, riche banquier de Manhattan. Mais nous sommes en 2007, et la crise des subprimes réserve, à tous, un réveil brutal...
Choc des cultures et quête du bonheur : le rêve que l'on poursuit n'est pas toujours celui qu'on croit...


Mon avis

Je me suis rapidement trouvée suspendue au sort de Jende et Neni, avec un besoin frénétique de tourner les pages pour savoir ce qui allait leur arriver. Avec leurs yeux, Imbolo Mbue nous fait découvrir l'attraction que peut représenter l'Amérique pour un étranger, mais aussi la difficulté à s'y installer correctement, définitivement et légalement.

C'est donc à travers les yeux de ces deux trentenaires, qui imaginaient recommencer leur vie à zéro à New York, que nous découvrons leur parcours jusqu'à l'obtention de la fameuse green card, le Graal de tout immigré. Un parcours fait de petits boulots pour conserver son autorisation de présence sur le territoire et payer le loyer, de rendez-vous chez l'avocat et de comparutions devant les services de l'immigration.

A travers les yeux de Jende et Neni, Imbolo Mbue nous montre enfin la vie aux Etats-Unis aux débuts de la crise de 2008, une vie difficile pour les Américains eux-mêmes, même quand ils évoluent dans les hautes sphères de Wall Street.

Je me suis peu à peu prise d'affection pour Neni, son humanité mais aussi sa grande gueule. J'ai aimé sa douceur mais aussi sa détermination à devenir pharmacienne, à rester en Amérique et à ne jamais retourner au Cameroun. J'ai aimé sa sollicitude enfin, son besoin irrépressible d'aider son prochain quand il se trouve en mauvaise posture, et sa faculté à voir le positif dans chaque situation, quand son mari préfère se murer dans la violence et sa patronne dans l'alcool et les cachets.

Pour un premier roman, Imbolo Mbue fait preuve d'une brillante maîtrise et livre un récit d'une profondeur stupéfiante rendu vivant par des personnages fort sympathiques et une écriture animée qui laisse la place au dialecte camerounais.


En bref

Voici venir les rêveurs n'est pas un roman joyeux, je dirais même qu'il est plutôt triste. Mais il recèle de beaux moments de gaieté, un vent d'espoir et d'optimisme qui vous fait rester debout et vivant, quel que soit ce que le sort vous réserve.

Lisez-le si... vous voulez voir l'envers du rêve américain.


Le livre
Editions Pocket (2017), 512 pages
Publié initialement aux éditions Belfond

Je remercie les éditions Pocket pour cette lecture.

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