Quatrième de couverture
« Si la police ne peut rien pour vous, n’hésitez pas à faire appel à moi. »
Pour gagner sa vie tout en restant sous les radars, Kouplan propose ses services comme détective privé. Se faire invisible, évoluer dans la jungle du Stockholm underground, il connaît : ancien journaliste d’investigation dans son Iran natal, Kouplan est sans-papiers. La fillette de sa première cliente a disparu. Pour une raison mystérieuse, elle aussi souhaite éviter l’administration… Dès lors, de bête traquée, le clandestin se fait chasseur.
Pour gagner sa vie tout en restant sous les radars, Kouplan propose ses services comme détective privé. Se faire invisible, évoluer dans la jungle du Stockholm underground, il connaît : ancien journaliste d’investigation dans son Iran natal, Kouplan est sans-papiers. La fillette de sa première cliente a disparu. Pour une raison mystérieuse, elle aussi souhaite éviter l’administration… Dès lors, de bête traquée, le clandestin se fait chasseur.
Mon avis
Ce roman est le premier que je lis dans le cadre de ma participation au jury du Prix des Nouvelles Voix du Polar organisé par les éditions Pocket. Je dois avouer qu'en temps normal, je ne me serais probablement pas arrêtée sur ce livre, car la thématique principale (la disparition d'un enfant) me fait à elle seule froid dans le dos.
Malgré son faible nombre de pages, ce roman m'a en effet donné du fil à retordre et m'a mise mal à l'aise durant toute la lecture. Comme je le disais juste au-dessus, les histoires dans lesquelles il arrive des malheurs à des enfants me mettent, depuis que je suis maman, dans un état proche de la crise d'angoisse. J'évite donc au maximum de m'y frotter.
Mais le malaise ne s'arrête pas là, et pour cause. Les deux personnages principaux ne m'ont inspirée, dès le début, que méfiance et suspicion. Probablement un effet savamment travaillé par l'auteure d'ailleurs. D'un côté, une mère célibataire au comportement bizarre et aux trous de mémoire trop fréquents pour passer inaperçus, affirmant avoir perdu sa fille, dont elle ne possède pas une seule photo. De l'autre, un étrange détective privé au physique d'adolescent qui rase les murs. Ajoutez que ni l'une ni l'autre ne veut avoir quoi que ce soit à faire avec la police, et vous obtenez une galerie de personnages qui ont tout pour vous mettre le cafard.
Et pourtant, malgré cette ambiance grisâtre qui règne d'un bout à l'autre du roman, Sara Lövestam déroule son intrigue d'une main de maître. Elle y aborde au passage toutes les questions gênantes que la Suède s'évertue à éluder : l'immigration et les retours à la frontière, le racisme, les trafics d'êtres humains et même la santé mentale. Certaines scènes sont d'une violence inouïe. Par ces côtés, Chacun sa vérité m'a parfois rappelé l'intrigue de la trilogie Millenium de Stieg Larsson. Avec ce texte, Sara Lövestam s'inscrit dans l'héritage des maîtres du polar scandinave.
A la fin, le roman révèle quelques surprises qui me donneraient bien envie de lire la suite de la trilogie. A condition qu'il ne soit pas encore question de maltraitances infantiles.
En bref
Un polar dérangeant et violent qui pose les questions qui fâchent (immigration, trafic d'êtres humains, santé mentale) et met à jour les vices qui se cachent à chaque coin de rue.
Le livre
Chacun sa vérité de Sara Lövestam
Traduit du suédois par Esther Sermage
Editions Pocket (2018), 304 pages
Publié initialement aux éditions Robert Laffont
J'ai lu ce livre dans le cadre de ma participation au jury du Prix des Nouvelles Voix du Polar des éditions Pocket.
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