Quelques mois après le passage d'Hortense à la télévision, au cours duquel elle a lancé la vérité à la face du monde, Joséphine a déménagé avec ses filles dans le 16ème arrondissement de Paris. Hortense a intégré la plus prestigieuse école de mode de Londres, Shirley et Gary se sont installés dans la capitale britannique, tout comme Philippe et Alexandre. Iris est internée pour dépression dans une clinique de la région parisienne et Henriette ronge son frein en attendant de pouvoir se venger de Marcel et Josiane qui nagent dans le bonheur.
Tranquillement, le lecteur continue d'être le spectateur de la vie des personnages, de leurs coups bas, de leurs caprices, de leurs aventures amoureuses, de leur manque de confiance en soi. Certains sont agaçants, d'autres sont attachants, mais le plus souvent, ils sont les deux à la fois. Les personnages qui, comme Iris et Henriette, ne vivaient que pour le paraître, rivalisent d'ingéniosité pour remonter sur leur piédestal. Les autres tentent de se construire ou de se reconstruire sur la base de relations sincères. Dans un monde où les crocodiles guettent leur proie, il faut du temps pour se reconstruire à l'allure lente et tranquille de la tortue.
Dans son roman, Katherine Pancol met l'accent sur la nécessité, pour se construire, d'être soutenu, aimé par sa mère. Lorsque celle-ci est indifférente, se construire est un combat de tous les jours :
Cette femme, sa mère, avait la toute-puissance de la tuer à chaque fois. On ne guérit pas d'avoir une mère qui ne vous aime pas. Ça creuse un grand trou dans le coeur et il en faut de l'amour et de l'amour pour le remplir ! On n'en a jamais assez, on doute toujours de soi, on se dit qu'on n'est pas aimable, qu'on ne vaut pas tripette. (p.736)
Mais la vraie nouveauté, dans La valse lente des tortues, réside dans l'apparition du genre policier. Une série de meurtres sauvages frappe le quartier de Joséphine et plusieurs d'entre elles appartiennent à ses connaissances. Le récit de l'enquête vient s'enchâsser dans le quotidien de Joséphine. C'est l'occasion pour l'auteur de démontrer qu'elle maîtrise parfaitement les codes du roman policier et du suspense, et de montrer que la vie dans les beaux quartiers n'est pas si agréable que cela...
Je dois toutefois émettre quelques réserves sur certains aspects fantastiques qui, selon moi, alourdissent le récit : par exemple, le fantastique qui entoure la véritable identité de Marcel Junior, le fils de Marcel et Josiane, n'était vraiment pas nécessaire, selon moi. Je n'ai pas vraiment compris la motivation d'un tel choix, et j'espère que l'évolution du personnage dans le troisième tome le rendra plus évident.
Comme le premier, ce second tome se lit à une vitesse incroyable, tellement l'intrigue est prenante. J'ai hâte de lire le dernier tome pour connaître la suite des aventures de tous ces personnages ! Et si vous n'avez pas encore lu cette saga, lancez-vous, c'est une superbe lecture d'été !
La valse lente des tortues, Katherine Pancol, Albin Michel, 2008, 673 pages
Réédité au Livre de Poche, 2009, 752 pages
J'ai lu La valse lente des tortues dans le cadre d'une lecture commune organisée par June sur Livraddict.
Lire les avis de : BenoitD67
Je suis d'accord ça se lit à vitesse grand V et une réelle performance dans le genre policier !!
RépondreSupprimerQuant aux aspects fantastiques ils ne m'ont pas posés de problème je crois même avoir trouvé ça drôle !! un ange gardien venu du ciel aider deux ames en peines !!
Merci d'avoir participé ce fut un plaisir ;-)