On les appelle les big data. Google, Apple, Facebook, Amazon, ces géants du numérique qui aspirent, à travers Internet, smartphones et objets connectés, des milliards de données sur nos vies.
Derrière cet espionnage existe un « pacte secret » scellé par les big data avec l’appareil de renseignement le plus redoutable de la planète. Ensemble, ils sont en train d’enfanter une entité d’un genre nouveau, une puissance mutante qui ambitionne ni plus ni moins de reformater l’Humanité.
Pour les big data, la démocratie est obsolète, tout comme ses valeurs universelles. C’est une dictature inédite qui nous menace : une Big Mother bien plus terrifiante encore que Big Brother.
Derrière cet espionnage existe un « pacte secret » scellé par les big data avec l’appareil de renseignement le plus redoutable de la planète. Ensemble, ils sont en train d’enfanter une entité d’un genre nouveau, une puissance mutante qui ambitionne ni plus ni moins de reformater l’Humanité.
Pour les big data, la démocratie est obsolète, tout comme ses valeurs universelles. C’est une dictature inédite qui nous menace : une Big Mother bien plus terrifiante encore que Big Brother.
Mon avis
Elles
font désormais partie de notre quotidien, ces multinationales du big data qui
nous vendent objets et services toujours plus connectés pour nous simplifier la
vie. Elles figurent même parmi les entreprises les plus admirées du globe, selon le classement du magazine américain Fortune. Pourtant, elles sont loin d'être
aussi libertaires et philanthropes qu'elles ne le prétendent.
Dans
une enquête à charge, Marc Dugain et Christophe Labbé s'attachent à démontrer, documents et faits à
l'appui, que le milieu de la tech a peu à peu étendu son emprise dans tous les
secteurs de la société. Renseignements, armée, commerce, éducation, culture et
désormais santé : plus aucun domaine de notre vie n'échappe au numérique et aux
data. Conséquence pour l'humain : des comportements de plus en plus guidés, voire
prédits par un ensemble d'algorithmes et des libertés individuelles qui
décroissent sans même que l'on s'en rende compte.
A la
lecture de L'homme nu, j'ai réalisé que la surveillance généralisée prédite par
George Orwell, Philip K. Dick et même James Cameron dans Terminator
était déjà une réalité. Un constat qui fait froid dans le dos tant les
entreprises de la tech avancent de manière sournoise, cachées derrière de bons
sentiments. Car finalement, c'est bien à vos données personnelles, aux informations
sur votre identité et vos habitudes, qu'elles en veulent, pour un jour
débarrasser l'homme de son imperfection. Une volonté démesurée qui consiste à
se prendre pour Dieu et qui finira par vider l'humanité de sa substance.
Ce pouvoir supranational mille fois annoncé sous des formes violentes par les écrivains de science-fiction s'installe sans bruit dans la douceur d'une civilisation où la gratuité ne sera plus l'exception mais la norme, où le travail sera réservé à une élite abusivement rémunérée et où la majorité de la population éjectée du travail par la robotisation sera livrée à une douce vacuité entretenue par un revenu minimum garanti en contrepartie d'une connexion permanente. Cet individualisme sans liberté préfigure une civilisation de l'ennui et de l'impatience à y remédier, les deux œuvrant à une perte de perception du réel.
En
bref
L'homme nu est un livre nécessaire qui nous ouvre les yeux sur les intentions de
ces entreprises pas si friendly. Un essai toutefois assez pessimiste, qui
démontre à quel point il est compliqué d'interrompre la course folle des GAFA
vers le tout connecté.
Lisez-le
si... vous vous méfiez des beaux discours et aimez comprendre le monde dans
lequel nous vivons.
Le livre
L'homme nu de Marc Dugain et Christophe Labbé
Editions Pocket (2017), 192 pages
Publié initialement aux éditions Plon / Robert Laffont
Je remercie les éditions Pocket pour cette lecture.
Depuis que j'ai écouté Harari yuval je me pose énormément de questions et ce petit livre que tu présentes rejoint certains des thèmes qui me font réfléchir !
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas ce titre et c'est certain que je vais le lire d'autant que j'aime Dugain, merci donc pour ta contribution 😉
Je t'en prie !
SupprimerJe ne connais pas Harari Yuval, je vais aller écouter ;)