Attention, je vais vous parler là de mon plus gros coup de coeur littéraire depuis un petit moment, d'autant qu'il s'agit d'un genre dont je ne suis d'habitude pas tellement friande : le thriller.
Il est vrai que je me tourne assez rarement vers ce genre de littérature, pour des raisons que j'ignore (mais ça va changer, je vous rassure). J'avais entendu parler de ce livre, comme beaucoup de monde, à sa sortie, parce que la critique en avait beaucoup parlé et qu'il était en tête de gondole de toutes les librairies. A l'époque, je n'y avais pas porté d'attention, me disant tout bas "Bof, le thriller c'est pas pour moi". Et puis, quelques mois plus tard, lorsque le livre est sorti en poche et qu'il s'est retrouvé en tête de gondole du rayon poche des librairies, j'ai enfin daigné lire le 4ème de couverture. Et là, ce fut une révélation, je me suis dit : "Il faut que je le lise !" Je l'ai donc acheté, et je l'ai dévoré comme je n'avais pas aimé un livre depuis longtemps.
L'histoire :
Ethan Muller, galeriste new-yorkais, découvre une série d'étranges dessins dans les cartons d'un appartement miteux qui a été déserté par son locataire. Persuadé de se trouver devant la plus grande oeuvre d'art jamais réalisée, Ethan Muller décide d'exposer ces dessins, qui mêlent à un décor torturé d'innocents portraits d'enfants. Le succès est immédiat. Mais un policier à la retraite reconnaît dans les dessins les visages d'enfants victimes de meurtres irrésolus. Commence alors pour Ethan Muller un enquête qui le lancera à la poursuite de l'artiste introuvable et le plongera au coeur de bien des secrets...
Ce que j'en pense :
Pour son premier roman, Jesse Kellerman frappe très fort ! L'intrigue est très bien ficelée, et le personnage principal, Ethan Muller, possède une réelle profondeur psychologique : au fur et à mesure que son enquête avance, Ethan se plonge dans l'obsession et les doutes pour ne devenir que l'ombre de lui-même. L'alternance entre l'intrigue principale et la chronique familiale des Muller plonge le lecteur dans la confidence des secrets de la famille, avant même qu'Ethan en soit informé. On assiste là au combat d'un homme pour la vérité, qui finit par lui exploser à la figure.
L'écriture est fluide et précise, le lecteur n'a pas le temps de s'ennuyer : les descriptions sont détaillées mais concises, les dialogues efficaces. Je dois également saluer la traduction de Julie Sibony, qui participe franchement à la fluidité de l'ensemble. Les multiples références à l'art contemporain font d'Ethan Muller un personnage consistant et convaincant. Ses difficultés relationnelles avec son père, avec les femmes qu'il aime, et ses monologues intérieurs font de lui un personnage attachant, pour lequel le lecteur éprouve de la compassion.
Ce livre m'a redonné l'envie de lire des thrillers et des polars, tellement j'ai été prise par l'intrigue. J'ai hâte de pouvoir lire le second roman de Jesse Kellerman, Jusqu'à la folie, qui est sorti en octobre 2011.
Si vous avez lu Les Visages, dites-moi ce que vous en avez pensé dans les commentaires ! Si ça n'est pas encore fait, permettez-moi d'emprunter cette phrase à Harlan Coben : "Si vous n'avez pas encore lu Jesse Kellermann, ne perdez pas une seconde."
Les Visages, de Jesse Kellerman (trad. Julie Sibony), Editions Sonatine, octobre 2009, 22 €.
En poche aux éditions Points, collection Points Thriller, 475 pages, janvier 2011, 7,80 €.
Tu m'as donnée envie de l'ajouter à ma wish list. J'aime les polars et les thrillers mais je ne savais plus trop vers quoi me tourner dernièrement. Merci à toi ! ;-)
RépondreSupprimerMais je t'en prie ! Si d'ailleurs tu as des incontournables à me conseiller, libre à toi :)
SupprimerSi tu n'es pas branchée polar et thriller et que ce livre te fait changer d'avis, c'est qu'il faut le lire !!! Ce n'est pas encore fait pour moi, mais je le note !
RépondreSupprimerMerci de partager tes découvertes..
Merci à toi de me lire !
SupprimerL'histoire a l'air intéressante ! Je note le titre ! Merci pour le partage !
RépondreSupprimerMerci, mon blog est là pour partager :)
SupprimerJe viens tout juste de le terminer ! Je suis une inconditionnelle des polars et j'avoue avoir été déçue par ce livre. Non pas pour l'intrigue (que je trouve très réussie) mais plutôt par le rythme de lecture. Après le 1er tiers du livre je me suis lassée car beaucoup de pages ne servaient à rien selon moi. Après sur le derniers tiers tout s'enchaîne très rapidement et c'est là que le livre est vraiment intéressant :)
RépondreSupprimerC'est vrai que les premiers chapitres sur la famille Mueller m'ont semblé longs au début, et on comprend assez tard l'utilité de tous ces apartés. Le dernier tiers gagne en rapidité dans l'enchaînement des événements, je suis d'accord. Après, beaucoup de polars me tombent des mains, alors j'ai trouvé important de mentionner ce livre-là, que j'ai dévoré de bout en bout :)
SupprimerBonjour, je suis la traductrice de ce livre et je voulais simplement vous remercier d'avoir écrit quelques mots sur la traduction et d'avoir mentionné mon nom ! Ce n'est pas par narcissisme, mais juste parce que la plupart des critiques oublient systématiquement de citer le nom du traducteur et commentent le style de l'écriture comme si l'auteur avait écrit directement en français. Bien sûr, le traducteur n'invente rien, ni l'histoire ni les personnages ni les dialogues, en revanche c'est lui qui choisit un par un TOUS les mots que vous lisez. Donc merci encore d'en être consciente et de le faire partager à vos lecteurs. Il y a encore beaucoup de boulot pour faire comprendre au public que la traduction n'est pas une opération automatique que n'importe quel ordinateur pourrait faire tout seul, mais un vrai travail d'écriture, et c'est à force de commentaires comme le vôtre qu'on y arrivera ! Merci et bonne continuation.
RépondreSupprimerJulie Sibony
Bonjour,
Supprimermerci pour votre petit mot qui me va droit au coeur. J'ai fait des études de langues et littérature étrangères, ce qui m'a permis de comprendre qu'un lecteur peut passer tout à fait à côté d'un ouvrage si sa traduction est mauvaise. Depuis, j'ai pour habitude de bien sélectionner les traductions et de faire attention au travail du traducteur. Et il est pour moi tout à fait normal de saluer le travail du traducteur lorsqu'il participe au succès d'un livre. Je pense que c'est grandement le cas pour Les Visages, qui doit une grande partie de son succès à votre traduction.
Bonne continuation à vous également,
Anne-Cécile
Ce livre est dans ma Pal tu m'a donné envie de le sortir très rapidement :)
RépondreSupprimerOui, je te le conseille fortement !!
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