Une lecture, un avis court, une note !
Pour lire mes avis détaillés (quand il y en a) sur chaque livre, cliquez sur le titre.

Juillet n'a pas été de tout repos, je n'ai pratiquement pas blogué, pratiquement pas lu non plus, et les vacances se font douloureusement désirer ! Résultat : un bilan moins fourni que d'habitude avec 4 livres.



Elle savait de Lee Child
Un bon roman d'espionnage qui déménage autant qu'un bon film d'action. Un excellent divertissement quand on n'a pas envie de se prendre la tête.
Ma note : 15/20



Misery de Stephen King
Révélation ! C'est l'un des meilleurs thrillers que j'ai jamais lu et de loin le meilleur Stephen King que j'ai lu jusqu'à présent. Un huis clos terrifiant qui me fait encore froid dans le dos. Et quelle écriture, King est décidément un génie pour décrire les pires penchants humains !
Ma note : 20/20



L'arbre au poison d'Erin Kelly
Un roman très sombre qui met en scène la douloureuse vie d'une femme face à un lourd secret. Le suspense est maîtrisé avec brio et envahit peu à peu tout l'espace, jusqu'à provoquer une véritable tension à la lecture. Ce livre m'a laissée sur un profond sentiment de mélancolie, mais m'a envoûtée par sa poésie.
Ma note : 16/20



Deux dans Berlin de Richard Birkefeld et Göran Hachmeister
Encore un roman sur la Seconde Guerre Mondiale et les nazis, mais cette fois-ci très original. Loin des écueils dramatiques dans lesquels il est facile de tomber avec ce genre de sujet, Deux dans Berlin est un roman cru, terriblement réaliste, sur le Berlin de 1944, sur l'Allemagne capitulante dans laquelle chacun, ex-détenu, nazi ou simple civil, tente par tous les moyens d'effacer ses responsabilités dans la guerre pour éviter les ennuis. Un livre excellent et édifiant.
Ma note : 18/20


Et vous, qu'avez-vous lu ce mois-ci ?


Une série de massacres atroces, un flic obsédé par l'enquête au point d'en oublier tout ce qui faisait sa vie... En ouvrant Adieu, attendez-vous à être happé par une intrigue à la limite de la folie, dont vous ne ressortirez pas indemne.

L'obsession jusqu'à la démence
2001, région parisienne. Une famille est retrouvée massacrée à son domicile : mère et enfants ont été froidement exécutés. Seul manque le père de famille, qui s'est évaporé. L'enquête est confiée au commissaire Hervé Langelier, qui déjà soutient une hypothèse contre l'avis général de ses supérieurs : c'est le père qui a tué sa famille. Un mois plus tard, jour pour jour, une autre famille subit le même sort, non loin de là. Alors que la police s'oriente sur la piste d'un tueur en série, Langelier campe sur ses positions : le meurtrier est l'un des pères. Au fil des mois, les meurtres se poursuivent, et le commissaire Langelier se coupe peu à peu de sa vie pour sombrer dans une enquête qui le mènera aux confins de la folie...

Le roman s'ouvre dix ans après les faits, sur le pot de départ en retraite d'Hervé Langelier. Alors que sa carrière a été détruite par l'affaire des massacres, le commissaire met un point d'honneur à rétablir la vérité devant ses pairs, et à enfin raconter sa version de l'enquête. La majorité du récit consiste donc en un monologue du personnage principal qui explique, point par point, détail après détail, tous les éléments de l'enquête qu'il a continué de mener pendant dix ans.

Dès les premières pages, j'ai été happée par ce récit tendu, au suspense insoutenable, et par cette enquête aux allures de casse-tête chinois. Indice après indice, je me suis laissée convaincre par le récit douloureux de Langelier, ce flic si peu sympathique mais si captivant. Mais toute l'intelligence de ce roman réside dans les dix dernières pages : après l'avoir sans cesse persuadé de croire à son récit, le narrateur assène un coup de massue à son auditoire (et par là à son lecteur) en lui révélant une vérité diabolique à laquelle je m'étais interdit de penser.

Servi par un style détaillé mais fluide, Adieu est un thriller oppressant qui se lit avec frissons et se referme avec stupeur. Chapeau bas à l'auteur qui réussit, dans ce roman, à convaincre et balader son lecteur, sans que celui-ci ne s'aperçoive même qu'il est manipulé.

Adieu de Jacques Expert, Le Livre de Poche, 2013, 408 pages

Un livre-comédie musicale, une histoire d'ados fâchés contre leur parents et rapprochés par la musique... J'avais peur qu'Une guitare pour deux soit ce genre de roman niais et dégoulinant de bons sentiments. Après lecture, je vous affirme qu'il ne l'est pas du tout et que j'ai même passé un très bon moment de lecture !

Une guitare pour changer son regard sur le monde
Tripp et Lyla sont des musiciens : lui joue de la guitare, elle du violoncelle. De prime abord, ils n'ont rien en commun : Tripp est un cancre rebelle, Lyla une jeune fille modèle. Quand ils se retrouvent à devoir partager une salle de répétition au lycée, c'est le clash : le comportement de l'un se confronte aux bonnes manières de l'autre... jusqu'à ce qu'une guitare les rapproche. Naît alors une amitié sans borne grâce à laquelle Tripp et Lyla partagent tout : les relations avec leurs parents, les joies et les doutes de l'adolescence...

Je vais être très franche : lorsque l'on m'a envoyé ce roman composé au quart de chansons d'ados, j'ai eu un peu peur. Peur d'un livre niais, "cul-cul", débordant de bons sentiments et de leçons de vie à la noix. Mais j'ai vite ravalé mes préjugés : Une guitare pour deux est certes un livre-musical (au sens où la musique y est non seulement le thème central mais compose une bonne partie du contenu même du livre, comme en témoigne les paroles et tablatures rassemblées à la fin de l'ouvrage), mais c'est aussi un très bon roman jeunesse. L'auteur a fait un réel effort de construction, à la fois de ses personnages et de l'intrigue, et a soigné son style, si bien que je me suis surprise à tourner les pages de manière addictive.

Si j'ai largement passé sur les chansons, j'ai bien senti que l'auteur transmettait là sa passion pour la musique, et pour la guitare en particulier, à travers une intrigue bien pensée et tout sauf bancale, qui aborde sans superficialité des thèmes tels que l'amitié, l'adolescence et la perte d'un être cher. Au final, j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre ces deux adolescents en pleine découverte d'eux-même, et j'ai été agréablement surprise par ce roman qui plaira certainement aux ados, même s'ils n'ont pas l'habitude de lire.

Une guitare pour deux de Mary Amato, Nathan Jeunesse, 2013, 288 pages

Je remercie chaleureusement les éditions Nathan Jeunesse qui m'ont gracieusement envoyé ce livre.


Paris, 1733. La baronne de Fontaine-Martel, chez qui le sulfureux philosophe Voltaire coulait des jours heureux et à moindre frais, est retrouvée assassinée d’une des plus horribles manières qui soient : la malheureuse a été empoisonnée, étouffée, poignardée et étranglée. Trop occupé à superviser le déménagement d'un cimetière, René Hérault, le chef de la police, pose un ultimatum à Voltaire : il devra mener l’enquête sur ce meurtre à sa place et en toute discrétion ; sinon, direction la Bastille pour toutes les horreurs irréligieuses et anticonformistes que le philosophe a écrites !

Voltaire, enquêteur effronté
Nous voici donc suivant Voltaire, canaille pique-assiettes sans scrupules et sans vergogne, galopant à travers les rues de Paris à la poursuite d’un assassin fantôme. Sur un malentendu, il se retrouve assisté de Mme de Breteuil, marquise du Châtelet enceinte jusqu’au cou mais qui ne tient pas une minute en place. A eux deux, ils suivent toutes les pistes que sème le mystérieux meurtrier. 

Quiproquos, scènes cocasses et dialogues surprenants, le lecteur n’est pas en reste. Sur un rythme effréné, Frédéric Lenormand met en scène un Voltaire survolté, très drôle et qui n’a pas sa langue dans sa poche. Sur fond de faits historiques réels et fort bien documentés, l’auteur déploie une intrigue policière qui se lit avec délectation

J’accorde une mention spéciale au style, pastiche humoristique de celui de Voltaire, tel qu’on peut le connaître dans Candide, par exemple. Cette écriture vive, pleine d’esprit et de jeux de mots participe clairement à l’hilarité générale qui émane de ce roman. Détente et plaisir assurés !

La baronne meurt à cinq heures de Frédéric Lenormand, Le Livre de Poche, 2013, 276 pages


Alors que j'avais adoré Le livre de Johannes, premier roman de Jorgen Brekke, c'est avec beaucoup d'attentes que j'ai lu sa suite, Mélodie pour une insomnie. Un thriller efficace et violent, mais qui m'a tout de même légèrement déçue par rapport au Livre de Johannes.

Un meurtrier mélomane
Quelques mois après l'affaire des parchemins, l'inspecteur Odd Singsaker reprend du service. Cette fois, il enquête sur un meurtre sanglant et et une étrange disparition : une chanteuse est retrouvée assassinée, gorge tranchée et cordes vocales arrachées, une boîte à musique à la place du larynx. Et lorsque une autre chanteuse, vivant dans le quartier de la défunte, disparaît à son tour, toute la police est sur le qui-vive pour retrouver un assassin fasciné par les berceuses de Jon Blund, un troubadour du XVIIIe siècle, dont les chansons sont sensées donner le sommeil...

Mélodie pour un insomnie est construit sur le même mode que Le livre de Johannes : une intrigue contemporaine mettant en scène Singsaker et ses collègues de la police norvégienne, et une intrigue secondaire, historique celle-ci, faisant le lien avec les motivations du meurtrier. Les chapitres s'imbriquent de la même manière, si bien que l'effet de surprise qui existait dans Le livre de Johannes est un peu gâché à la lecture de Mélodie d'une insomnie : au bout de quelques chapitres, j'avais déjà compris la motivation du tueur et mon intérêt à la lecture a donc diminué.

Attentions âmes sensibles : Mélodie pour une insomnie est un roman très violent, bien plus que ne l'était déjà Le livre de Johannes. Nous avons là affaire à un meurtrier qui ne sait pas garder son sang froid, et qui inflige à ses victimes des coups d'une extrême violence, que l'auteur nous restitue avec force détails. 

Malgré les scènes très rythmées, j'ai trouvé un certain nombre de longueurs au livre, notamment dans les chapitres historiques et dans la description de la relation Singsaker-Felicia, qui ne sert pas réellement l'intrigue et semble donc annoncer une suite. Enfin, j'ai regretté les réflexions et clins d'oeil de l'auteur sur la littérature policière qui m'avaient tellement plus dans Le livre de Johannes et sont quasi-inexistantes dans Mélodie pour une insomnie

Après avoir tant aimé Le livre de Johannes, je ne pouvais m'empêcher de faire une lecture comparative de Mélodie pour une insomnie, qui peut se lire, à mon sens, indépendamment du premier tome, et reste malgré tout un thriller diaboliquement efficace.

Mélodie pour une insomnie de Jorgen Brekke, éditions Balland, 2013, 394 pages

Je remercie chaleureusement les éditions Balland et Babelio qui m'ont gracieusement envoyé ce livre dans la cadre de l'opération Masse Critique.