J'avais déjà adoré l'inspecteur Harry Bosch dans La blonde en béton pour sa persévérance et son attachement à la justice. La tendance se confirme suite à la lecture de La glace noire, qui met en scène une sombre affaire de drogue et de ripoux.

De L.A. à Mexicali : dans les repaires des trafiquants de drogue
Le roman débute sur la découverte, dans une chambre de motel miteux, du cadavre de Calexico Moore, un agent de la brigade des stups du LAPD. Alors qu'il est de garde au poste, Harry Bosch se retrouve mystérieusement écarté de l'affaire par ses supérieurs. Meurte ou suicide ? La hiérarchie semble tout mettre en oeuvre pour que ce fait divers fasse le moins de vagues possibles. Il n'en fallait pas moins pour mettre la puce à l'oreille de l'inspecteur Bosch, qui mène son enquête en cavalier seul, quitte à se mettre ses supérieurs à dos.

Très vite, Bosch découvre de troublantes similitudes entre le décès de Moore et plusieurs meurtres liés au trafic de la glace noire, la nouvelle drogue à la mode. L'enquête le mène dans les bas-fonds de Los Angeles et jusqu'au Mexique. J'ai été particulièrement frappée par la description lugubre et inquiétante de Los Angeles, qui n'apparaît en rien comme une ville de rêve sous la plume de Michael Connelly. Au contraire, ce sont la drogue, la prostitution et la magouille qui font la loi.

Harry Bosch, le flic obsédé par la justice
J'avais déjà été touchée, dans La blonde en béton, par le personnage de Bosch, solitaire et peu chaleureux, mais très convaincant. Ici encore, il ne lâche pas ses intuitions et va jusqu'au bout de l'enquête, malgré les obstacles qui lui sont tendus, pour rétablir la vérité et la justice. Très humain, il n'a pourtant rien d'un justicier vengeur, c'est tout simplement un flic pur jus qui ne vit que pour résoudre des affaires qui hantent ses nuits. Ses pensées sont entrecoupées de souvenirs de la guerre du Vietnam et de son enfance, ainsi que de ses sentiments naissants pour Sylvia. Cette femme apparaissait déjà comme la compagne de Harry Bosch dans La blonde en béton (qui vient juste après La glace noire dans la chronologie de la saga Harry Bosch de Michael Connelly) et j'ai été ravie de connaître les circonstances de leur rencontre... 

Moi qui, d'habitude, n'accroche pas vraiment aux vieux loups solitaires, je trouve le personnage de Bosch très touchant, justement parce qu'il n'est pas creux.

Un style vif et précis
Le style de Michael Connelly est excellent. Le rythme est bien maîtrisé, alternant entre scènes de planques assez lentes et scènes d'action effrénées. Très documenté, l'auteur introduit quantité de détails très précis sur le fonctionnement de l'administration policière et les procédures médicolégales, lors des autopsies par exemple, ce qui rend le roman extrêmement convaincant. L'ensemble est très agréable à lire et je ne me suis ennuyée à aucun moment.

J'ai adoré retrouver Harry Bosch dans ce policier terriblement efficace aux airs de road trip entre L.A. et le Mexique. Je n'ai qu'une envie : lire les autres aventures de Bosch.

La glace noire de Michael Connelly, Points, 1996 (réédité en 2012), 383 pages

Je remercie chaleureusement les éditions Points et Livraddict pour ce partenariat.



Lisez mon avis sur les autres romans de la saga Harry Bosch de Michael Connelly :


1991, Estonie. Une rencontre forte entre deux femmes que tout semble opposer, dans un pays qui se remet lentement de cinquante ans d'invasions successives par les nazis et les soviétiques. Un roman dur et poignant sur le mensonge et la guerre.

Deux femmes brisées par l'Histoire
Aliide est une vieille femme estonienne qui, un jour d'été de l'année 1991, recueille dans sa ferme Zara, une jeune russe apeurée, arrivée là dans des conditions mystérieuses. D'abord teintée de méfiance, la relation entre les deux femmes se charge d'affection. Au fil des pages, on apprend le passé d'Aliide, qui a connu l'invasion nazie puis soviétique, et de Zara qui a tenté sa chance à l'Ouest pour se retrouver, finalement, prisonnière d'un proxénète à Berlin. D'année en année, les deux femmes vivent la misère, l'humiliation et l'horreur.

Un roman réaliste et brutal
Purge regorge de scènes choquantes de violence et d'humiliation. Aliide, par amour pour un certain Hans qui ne le lui rendra jamais, est poussée à commettre des actes immondes. Zara, mue par son désir de liberté, se retrouve esclave d'un proxénète ignoble et sans scrupules. Délation, suspicion et trahisons sont devenues ordinaires. Plus que jamais, les sentiments ont toute leur place, pour le meilleur comme pour le pire.

Le récit alterne entre les évènements du passé d'Aliide puis de Zara avec la relation présente qui s'installe peu à peu entre les deux femmes. Le rythme est assez lent et la lecture demande pas mal de concentration et de persévérance au début. J'aurais préféré que les scènes du passé d'Aliide et Zara s'entrecoupent, et ne soient pas décrites d'un seul bloc, ce qui rend la lecture assez lourde. Par ailleurs, la chronologie de l'Estonie présentée à la fin de l'ouvrage s'est révélée indispensable pour ne pas être perdue dans les évènements.

Malgré tout, Purge est un magnifique roman sur le totalitarisme et sur l'écrasement des individus par un système inhumain. A lire.

Purge de Sofi Oksanen, Le Livre de Poche, 2012, 430 pages


Vendredi dernier, je me suis rendue à une séance de dédicaces à Paris pour y rencontrer notamment Henri Loevenbruck (que j'avais déjà rencontré cet été), coauteur de la série dont je ne cesse de vous rebattre les oreilles : Sérum.

Il m'a gentiment dédicacé le sixième épisode de Sérum et nous avons discuté quelques minutes sur ce projet. Et au cours de cette discussion, j'ai glané quelques indiscrétions sur les coulisses de la série, que je ne peux m'empêcher de partager :


  • Henri Loevenbruck et Fabrice Mazza travaillent depuis cinq ans sur le projet Sérum.
  • Les deux hommes organisent des sessions de travail au cours desquelles ils imaginent ensemble le scénario de manière très détaillée, scène par scène.
  • Vient ensuite le temps de l'écriture : Henri Loevenbruck écrit un "premier jet" qui est ensuite retravaillé jusqu'à ce que l'écriture soit la plus fluide possible.
  • La saison 2 devrait paraître en novembre 2013, Henri Loevenbruck travaillant en ce moment à la publication d'un nouveau roman.

Je sais donc ce qu'il me reste à faire : prendre mon mal en patience. Et vous, commencer Sérum si ce n'est déjà fait !

Et si vous connaissez d'autres indiscrétions sur cette saga, je suis preneuse !


J'avais acheté ce livre un peu à contre coeur, parce qu'un libraire m'en avait rebattu les oreilles. Finalement, cette lecture m'a profondément marquée par son réalisme et sa violence. Un livre dur mais que je recommande plus que fortement.

Plongée dans le quotidien d'une femme battue
Catherine est atteinte de TOC (Troubles Obsessionnels Compulsifs) dont elle a le plus grand mal à se débarrasser. Son voisin du dessus, Stuart, l'aide à remonter la pente et découvre peu à peu le passé de cette femme harcelée, traquée et battue par son ex-compagnon. Le récit alterne entre les passages du présent, le combat de Catherine contre les TOC et sa relation avec Stuart, et les souvenirs du passé, son angoisse, sa peur de l'homme qu'elle a aimé, son désir de fuir et enfin, le calvaire de la violence conjugale. 

Un bijou dans le genre du thriller psychologique
Comme ton ombre est criant de réalisme et le rythme du récit s'accélère jusqu'à devenir terriblement oppressant sur la fin. Je me suis beaucoup identifiée au personnage de Catherine, et j'ai été littéralement terrifiée, comme elle, lors de certains passages extrêmement violents. Il m'a d'ailleurs fallu faire quelques pauses dans la lecture, tant j'avais l'impression d'avoir, encore une fois comme Catherine, du mal à respirer. 

En plus d'être très bien écrit, sans aucun aspect pathétique ou dramatique, ce roman m'a fait comprendre la réalité de la violence conjugale : la peur, les coups et les humiliations de l'homme qui, l'instant d'après, supplie sa femme de la pardonner et lui promet que ce sera la dernière fois, l'ardent désir de la femme de fuir cet homme, amputé par la peur des représailles, le regard et la suspicion des proches, qui pensent que c'est la femme battue qui ne tourne pas rond... 

Pour prendre conscience de la réalité de la violence conjugale, je pense que tout le monde devrait lire ce livre, qui est, en prime, excellent dans sa gestion du rythme, du récit et des personnages, et procure des sueurs froides que tous les amateurs de thriller adoreront !

Comme ton ombre d'Elizabeth Haynes, Le Livre de Poche, 2012, 474 pages


C'est lundi, que lisez-vous ? est un rendez-vous hebdomadaire initié par Mallou et repris par Galleane.
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Dans mon ardent désir de tout savoir sur l'univers de The Walking Dead, je me suis attelée à la lecture du premier tome de la trilogie bouquins, L'Ascension du Gouverneur. Un super roman qui met en scène avec brio un de mes personnages désormais préférés de la saga : le Gouverneur de Woodbury.


Un road-trip dans l'univers apocalyptique de The Walking Dead
Philip Blake, son frère Brian, sa fille Penny et deux de leurs amis ont survécu à la soudaine apparition de zombies qui a changé l'écrasante majorité de la population en montres affamés. Pour sauver leur peau, ils fuient de cachette en cachette, échappant de peu aux attaques de morts-vivants, non sans laisser derrière eux de belles traînées d'hémoglobine et de jus de cervelle. Jusqu'à leur arrivée à Woodbury, une communauté de survivants dirigée par des militaires sans foi ni loi, qui s'amusent de semer la terreur au sein d'une population terrifiée. Là, les choses vont prendre une tournure dramatique, et le suspense devenir plus oppressant que jamais.

Des personnages à la psychologie fouillée
La fuite des personnages d'un lieu à un autre accapare les trois quarts du roman. Cette partie pourrait être ennuyeuse si les personnages, leur personnalité et leurs relations n'étaient pas aussi creusés. Toute l'originalité du roman réside dans la montée en puissance de la part sombre et bestiale qui se cache en chacun, et qui s'étale au grand jour quand souvient la question incontournable : la morale telle qu'elle existait avant la fin du monde est-elle toujours valable quand, à chaque instant, il faut lutter pour sauver sa peau ? Les auteurs explorent avec brio les changements de comportement qui découlent des conditions de survie, et je dois dire que la fin m'a laissée abasourdie. J'ai compris assez rapidement qui était le Gouverneur, jusqu'à ce que la fin me laisse sur un revirement de dernière minute auquel je ne m'attendais absolument pas. Et évidemment, je lirai la suite avec impatience et délice !

The Walking Dead, tome 1 : L'Ascension du Gouverneur de Robert Kirkman et Jay Bonansinga, Le Livre de Poche, 2012, 352 pages

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On croise ses talons aiguilles dans tous les restaurants de la ville, ses petits plats préparés avec amour son jalousés par ses invités, aucune technique de découpe de 350 sorts de fromage ne lui échappe, sa manucure et son mascara restent impeccables même après une séance d'oignons émincés et elle vit en mode 2.0. "Elle", c'est la foodista. Toujours au courant des dernières tendances culinaires, ne pouvant s'empêcher de penser, respirer, parler cuisine...

Tout est dans le quatrième de couverture. Dans ce petit guide, Mathilde Dewilde, grande gagnante de l'émission Un dîner presque parfait, détaille la foodista sous toutes les coutures : la foodista au quotidien, la foodista chez elle, la foodista au resto, la foodista en voyage... Sa vie tourne autour de la cuisine et elle n'est motivée que par l'idée de savoir quel plat elle mangera au prochain repas. 

C'est un peu caricatural, mais ce livre l'est aussi par certains côtés. Si certains conseils s'avèrent très utiles pour l'amatrice de cuisine que je suis (les must-have du frigo, faire son marché, trouver son plat signature...), beaucoup d'autres aspects ne m'ont pas touchée, parce que je ne suis pas une foodista. En effet, la foodista, selon Mathilde Dewilde, est un personnage très mondain, dont l'agenda est truffé de déjeuners, sorties au restaurant et séances de dédicaces de grand chefs. Personnellement, je préfère de loin les expériences en cuisine aux cocktails-talons aiguilles. Et ces clichés de la "super-foodista-bobo-parisienne-toujours-à-l'aise-sur-ses-talons" m'ont, je l'avoue, un peu gênée, voire agacée.

Cela dit, Mathilde Dewilde prodigue d'excellents conseils pour bloguer efficacement, en parvenant à gérer habilement son temps, ses envies et son inspiration. Le chapitre consacré à cette activité m'a beaucoup plu et j'en ai tiré quelques astuces que je pourrai réutiliser pour mon blog.

Enfin, le style est très girly, plein de fraîcheur, et le guide se parcourt avec gourmandise. A noter, les illustrations et la maquette très sympas, qui rendent la lecture encore plus agréable.

Foodista, traité pratique d'une gourmande accomplie de Mathilde Dewilde, éditions de La Martinière, 2012, 143 pages.

Je remercie chaleureusement les éditions de La Martinière et Babelio pour ce partenariat.


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 Je sens poindre une grosse envie de thriller : je m'engouffre donc avec grand plaisir dans ce genre que j'adore et je verrai si cette envie est toujours là au moment de décider quelles seront mes lectures à venir.




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C'est après être allée voir la dernière adaptation de Total Recall (qui fut par ailleurs une belle déception) que j'ai eu envie de me plonger dans le recueil de nouvelles de Philip K. Dick, réédité pour l'occasion. A la lecture de ces récits, j'ai fait la découverte d'un grand auteur de la science-fiction, doté d'une vision noire et pessimiste de la société.

Parmi les neuf nouvelles de ce recueil, certaines m'ont touchées plus que d'autres (Nouveau modèleSouvenirs à vendre, Ah, être un Gélate..., La fourmi électrique, etc.), mais toutes m'ont étonnées par la société hostile qu'elle met en scène. Dans toutes les nouvelles du recueil, l'individu est compressé dans les rouages d'une société qui ne laisse pas la place à l'erreur, ni même à la différenciation. 

Dans ce contexte de suspicion générale, le héros ne peut se fier à personne et parfois, c'est dans son individualité même qu'il ne peut avoir confiance. A ce titre, La fourmi électrique est un récit édifiant : le personnage principal, devant les affirmations du corps médical, ne sait même plus lui-même s'il est humain ou non. 

Avec un style vif mais parfois difficile à suivre, Philip K. Dick décrit un monde où la confiance n'a plus sa place, et où la méfiance et la délation règnent en maître. La technologie est au service de la suspicion et les machines ont pour objectif de réduire à néant tous ceux qui sortiraient du rang (Nouveau modèle). Certaines situations mises en scènes par l'auteur m'ont fait froid dans le dos et m'ont fortement rappelé les livres d'un autre auteur phare du XXème siècle : George Orwell.

Dans ces nouvelles, Philip K. Dick est extrêmement pessimiste mais, tout comme Orwell, ses récits sont visionnaires et annoncent certaines dérives de notre société actuelle qui, même si le pas n'est pas encore franchi, pourraient bien un jour se retourner contre nous. J'ai énormément apprécié ces nouvelles qui m'ont donné l'envie d'aller plus en avant dans la découverte de cet auteur.

Total Recall de Philip K. Dick, Folio SF, 2012, 432 pages


J'ai lu Total Recall dans le cadre d'une lecture commune organisée par Flo Tousleslivres sur Livraddict.

Lire les avis de : Flo Tousleslivres, Aaliz


Elle était attendue au tournant. Cinq ans après avoir publié le dernier tome de la saga Harry Potter, J. K. Rowling signe son grand retour avec Une place à prendre, un roman pour adultes assez trash, qui procure toujours le même plaisir à la lecture.


Un roman social 
Je préfère vous avertir d'emblée : si vous lisez Une place à prendre, ne vous attendez pas à pouvoir le comparer avec Harry Potter, vous en seriez déçus. Dans ce roman, J. K. Rowling dresse un portrait social de la campagne anglaise et dépeint sans ménagement les moeurs les plus viles et les plus méchantes qui existent dans la nature humaine. 

Barry Fairbrother, notable de la ville de Pagford, meurt subitement. Son siège au conseil paroissial de Pagford étant inoccupé, les prétendants au poste organisent une campagne électorale où tous les coups sont permis. Très vite, cette campagne devient le révélateur des tensions sociales qui existent entre Pagford et la cité des Champs (la cité HLM qui exaspère tous les "bons citoyens" de Pagford), mais aussi entre les individus eux-mêmes.

Les relations parents/enfants, pour la majorité conflictuelles, occupent notamment une place prépondérante dans le roman. Andrews, Fats, Sukhvinder, Gaïa, Krystal... tous sont à un moment ou à un autre confrontés au désamour, à l'indifférence, à l'incompréhension voire à la violence de leurs parents, et instrumentalisent la campagne pour se venger.


Des personnages creusés
J. K. Rowling a, comme à son habitude, beaucoup travaillé ses personnages. Ce que j'ai particulièrement apprécié dans Un place à prendre, c'est qu'aucun des personnages n'est entièrement bon ou mauvais. Il n'existe pas de manichéisme dans ce roman et même si, de manière assez générale, les hommes se révèlent lâches et les femmes hystériques, chaque personnage présente des aspects positifs et négatifs. Le seul personnage que m'est paru "lisse" est Barry Fairbrother, que l'on ne connaît qu'à travers les souvenirs idéalisés que les survivants ont de lui.

Une dernière chose que montre parfaitement J. K. Rowling et qui m'a beaucoup plue : que l'on vive dans la cité misérable des Champs ou dans un magnifique cottage de Pagford, la violence et le malheur, tout comme l'amour, ne s'arrêtent pas aux limites du cadastre. Riche ou pauvre, conservateur ou progressiste, drogué ou non, la vie est compliquée dans les deux camps.

Dans un style direct, sans mâcher ses mots, J. K. Rowling décrit, dans Une place à prendre, une réalité brute, dure et sale, sans jamais l'enjoliver. Au final ressortent les efforts de tous pour prendre soin de leurs proches, par delà les petites guerres politiques et les démonstrations d'ego. L'exploit de J. K. Rowling est de faire de ce roman au thème banal un chef d'oeuvre sur les relations sociales, que l'on ne peut plus lâcher avant de l'avoir englouti.


Ma note : 18/20


Une place à prendre de J. K. Rowling, Grasset, 2012, 680 pages

Je remercie chaleureusement Priceminister qui m'a gracieusement envoyé Une place à prendre dans le cadre des Matchs de la rentrée littéraire. 

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J'ai eu une semaine assez chargée, avec peu de temps pour lire. 
Je n'ai donc pas vraiment avancé dans mes lectures en cours et je n'ai pas grand chose à vous raconter. 
Par conséquent, il n'y aura pas de vidéo cette semaine.


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Aujourd'hui, petite vidéo "conseils lecture" dans laquelle je partage mon expérience des romans d'Amélie Nothomb. J'ai trouvé intéressant de vous faire part de quelques conseils pour bien aborder l'oeuvre de cet auteur atypique et haut en couleurs.
Si ce format de vidéos vous intéresse, n'hésitez pas à me le dire et à me faire part de vos suggestions !

Premier roman de l'écrivain néo-zélandais Paul Cleave, Un employé modèle a rapidement rencontré le succès en France, plébiscité par les lecteurs. Un succès mérité pour ce thriller original qui met en scène un tueur en série calculateur... et attachant.


Le crime dans la peau du tueur
Toute l'originalité d'Un employé modèle est là : suite à des crimes qui lui sont attribués à tort, c'est Joe, un tueur en série particulièrement immonde, qui mène l'enquête pour retrouver le petit malin qui lui a collé sur le dos ces homicides dont il ne s'attribue pas la responsabilité.

Dans un style vif et incisif, teinté d'humour noir, Paul Cleave invite le lecteur à partager le quotidien, mais surtout les pensées de Joe. Cet homme froid, malin et manipulateur vit selon un emploi du temps partagé entre son job d'homme de ménage au commissariat central de Christchurch - d'où il a accès à tous les éléments de l'enquête -, ses visites à sa mère castratrice et bipolaire et son passe-temps du soir : assassiner sauvagement, pour le plaisir de la domination, des femmes seules et fragiles. Sur sa route, Joe croise deux femmes, Sally et Melissa qui, chacune à leur manière, vont semer son parcours d'embûches


Un psychopathe touchant
Assez rapidement, je me suis beaucoup attachée au personnage de Joe. Ses galères, sa vie minable et sa soumission à sa mère m'ont touchée, bien qu'il s'agisse d'un montre et d'un salaud fini. Un monstre qui rencontre plus fort, plus malin, plus pervers que lui et pour lequel je me suis surprise (bien malgré moi !) à prendre parti. Sally et Melissa ont, en revanche, éveillé en moi un mélange d'agacement (surtout Sally !), de peur et de dégoût. 

Au final, j'ai adoré ce roman assez noir, j'ai aimé partager les pensées d'un psychopathe qui se révèle, au fond, assez minable, mais malgré tout attachant. Je regrette un peu la fin, que j'espérais plus favorable à Joe et qui se prête assez bien, je trouve, à une suite que l'auteur écrira peut-être. Je lirai sans aucun doute le second roman de Paul Cleave, Un père idéal, qui vient de paraître en poche.

Un employé modèle de Paul Cleave, Le Livre de Poche, 2011, 476 pages


Pour la petite histoire...
J'ai rencontré Paul Cleave en juin 2012 au salon Saint-Maur en Poche. Je garde le souvenir d'un auteur très sympa, avec un accent à couper au couteau et des yeux bleus lagons dans lesquels je mourrais d'envie de me noyer...


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Ca y est, il fait froid, il fait gris... l'hiver est là ! A nous les écharpes, les pulls, les grosses chaussettes et les soirées lectures enroulés dans le plaid du canapé ! Pour passer ces trois longs mois d'hiver, rien de mieux qu'une sélection de livres "doudou" qui nous mèneront tout droit aux premiers jours du printemps !

C'est sur cette idée maligne qu'Antonine a décidé de proposer le challenge "Cold Winter", un défi où chaque blogueur choisit les livres qu'il lira cet hiver, avec pour maître mot le plaisir de lire et de partager.


Je ne pouvais passer à côté de ce beau challenge sans déjà dresser mentalement ma pile à lire de l'hiver. Du coup, je me suis inscrite et voici les livres que j'ai choisis :


Les dix femmes de l'industriel Rauno Rämerkorpi de Arto Paasilinna
Chasseuse de la nuit, tome 1 : Au bord de la tombe de Jeaniene Frost
Harry Potter et les reliques de la mort (tome 7) de J. K. Rowling

Score provisoire : 5/5


Le challenge "Cold Winter" est ouvert à tous du 1er novembre 2012 au 1er février 2013.
Pour tout savoir et vous inscrire, faites un tour sur le blog d'Antonine !


Barbiturique : nom masculin singulier du domaine de la pharmacologie. Médicament dérivé de l’acide urique, utilisé comme sédatif dans le traitement de l’insomnie.

Barbie tue Rick : acte répréhensible à caractère meurtrier. Délivrance d’un état végétatif de pure manipulation par la réalisation d’un crime mûrement prémédité. Quitter sa condition de poupée par la voie du sang et de la vengeance. Vaincre son insomnie existentielle pour devenir celle que l’on a toujours rêvée d’être.


Un concept ultra-original
Barbie tue Rick : c’est ce jeu de mots original et tout ce qui s’y cache qui m’a décidée à ouvrir cette nouvelle décalée. Imaginer une Barbie insatisfaite de sa vie de plastique, qui conçoit le meurtre de son amant Rick comme la porte de sortie donnant sur un monde meilleur, il fallait oser !

La pauvre Barbie n’en peut plus de son existence plate et sans saveur : supporter la méchanceté de Kloé, la petite fille qui s’amuse à lui tirer les cheveux, la bêtise de Ken, son mari, et la crétinerie de Rick, son amant, ne la font plus rêver. Son visage plastifié et sans expression, sa perruque blonde et son corps articulé la dépriment. La richesse et l’absence d’esprit critique célébrés par le tout Barbieland lui donnent la nausée. Non, pour Barbie, le bonheur et la liberté sont dans le crime : il est grand temps d’échafauder le plan du crime parfait et de changer de vie.

A Barbieland, chacun est bien content de se réfugier dans la pensée unique et de ne pas avoir à exprimer son avis propre. Ken et Rick en particulier, personnages bien-pensants et dégoulinant de préjugés, sont ridicules, stupides et crétins. Barbie, elle, n’est pas non plus une lumière, mais elle présente la qualité de remettre sa vie en question. Au fond, dans Barbie tue Rick, Jonathan Ferin détourne des références bien connues de notre société de consommation pour mettre son lecteur en garde contre l’abolition de la pensée critique.


Jeux de mots et calembours à gogo
Mais surtout, Barbie tue Rick est un texte au style extrêmement soigné. On sent, au fil de la lecture, que l’auteur a pris un malin plaisir à réfléchir aux formulations les plus originales. Les jeux de mots sont omniprésents, et souvent drôles. Barbie, dont les pensées ponctuent l’intrigue, possède en effet un sens de l’humour assez noir, que je ne lui connaissais pas jusqu’à présent. Au final, la lecture est très agréable, et la seule ombre au tableau résident dans les fautes d’orthographe et de ponctuation glissées tout au long du texte, et qui m’ont beaucoup agacée. Malgré tout, Jonathan Ferin réussit le pari, avec Barbie tue Rick, d’une nouvelle originale, édifiante et très bien écrite.

Barbie tue Rick de Jonathan Ferin, éditions Publibook, 2012, 44 pages

Je remercie chaleureusement les éditions Publibook et Les agents littéraires qui m'ont gracieusement envoyé ce livre.


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