Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini. 
Ce rendez-vous a initialement été créé par The Broke and the Bookish et repris en français sur le blog de Iani.

Cette semaine, le thème retenu est : les 10 livres vous avez abandonnés ou que vous avez eu du mal à terminer.

En général, les livres que je choisis me plaisent assez, et j'en suis souvent satisfaite. Mais j'ai tout de même 5 livres qui me viennent en tête, auprès desquels j'ai passé un sale quart d'heure !



1. L'attrape-coeurs, de J.D. Salinger
J'ai absolument détesté ce livre, à tel point que je l'ai abandonné. Je sais qu'il s'agit d'un best-seller, mais le style de la narration m'a absolument repoussée, et j'ai trouvé ce morveux tout à fait détestable.


Couverture Les Bienveillantes

2. Les Bienveillantes, de Jonathan Littell
Pour ceux qui l'ont lu, ce roman est d'une dureté extrême et la précision des détails m'a rendue tellement malade que je n'ai pas pu finir le livre. C'est très bien écrit, certes, mais me voir exposer par un ancien nazi sans remords les massacres d'innocents, c'est physiquement impossible.


Couverture La Peste

3. La Peste, d'Albert Camus
Je n'ai absolument rien contre Albert Camus mais, à mon grand regret, je n'ai jamais accroché à aucun de ses livres ! L'écriture est lente, presque statique, et les premières pages de La Peste, malgré mes efforts, m'ont découragée.


Couverture La Nausée

4. La Nausée, de Jean-Paul Sartre
Lui, je l'aime moins. Il n'y a que son théâtre qui passe (j'ai beaucoup aimé Huis-Clos et Les mains sales). La lecture de La Nausée a été pour moi un vrai calvaire, et j'ai abandonné.



5. Biographie de la faim, d'Amélie Nothomb
J'aime assez, en général, les romans d'Amélie Nothomb. Mais celui-là, je l'ai trouvé tout à fait insipide. Je l'ai lu jusqu'au bout, mais non sans difficulté.


Et vous, quels livres vous ont donné du fil à retordre ?



C'est lundi, que lisez-vous ? est un rendez-vous hebdomadaire initié par Mallou et repris par Galleane.
La bannière a été créée par Galleane.


Qu'ai-je lu la semaine dernière ?
 

Que suis-je en train de lire ?
Altyn Tolobas, de Boris Akounine (en russe)

Que lirai-je ensuite ?

Et vous, que lisez-vous ?

Couverture Le Cercle des poètes disparus 

Comme pour peut-être beaucoup d'entre vous, Le cercle des poètes disparus évoquait d'abord pour moi un film culte dans lequel Robin Williams répétait la phrase "Carpe Diem" et initiait ses élèves à la poésie. Ce film m'avait plu, mais pas vraiment plus que cela. Et puis, le livre de N.H. Kleinbaum figurait dans ma liste pour le baby-challenge Littérature contemporaine, je l'ai donc emprunté à la bibliothèque et me suis motivée à le lire dans le cadre d'une lecture commune organisée par Nekotenshi sur Livraddict.

Le Cercle des poètes disparus raconte la vie d'un collège traditionaliste du Vermont, dans les années 1960, bouleversée par l'arrivée d'un nouveau professeur de lettres, M. Keating. Plutôt que d'enseigner la littérature de manière brute et sans saveur, M. Keating transmet à ses élèves sa passion de la poésie, le goût de la liberté et de l'anticonformisme. Jusqu'à se heurter aux autorités parentale, académique et sociale...

Ce livre est pour moi un véritable petit bijou. Il se lit d'une seule traite, tant l'intrigue est prenante. Le lecteur suit un groupe d'étudiants qui, peu à peu, au contact de M. Keating, se lèvent contre l'autorité et le conformisme. Les personnages sont bien décrits et ont de la profondeur, et il est agréable de les suivre dans leurs transgressions. 

M. Keating est un personnage très sympathique, doté d'un grand sens de l'humour, qui m'a souvent fait sourire au cours de ma lecture. De plus, il s'agit d'un véritable passionné de poésie anglaise, passion qu'il transmet sans peine à ses élèves et au lecteur même. Les nombreux extraits de poésie qui jalonnent le livre sont bien choisis et permettent même au lecteur non amateur de poésie anglaise (que je suis !) de découvrir quelques chefs-d'oeuvre. 

Enfin, il s'agit d'un livre très humain, qui dénonce le conformisme et revendique le droit de mener sa vie comme on l'entend. Un livre où la bêtise de certains parents et enseignants peut pousser à de grands drames, et où les innocents, qui prônent l'ouverture d'esprit, sont punis. Personnellement, je n'aurais pas pu vivre dans le Vermont dans les années 60 et me faire imposer (même par mes parents) des choix de vie aussi importants que ma carrière ou mes fréquentations. Je crois que ce que j'aime particulièrement dans ce livre, c'est que, sans être ni révolutionnaire ni militant, il prône haut et fort, de la manière la plus simple qui soit, le droit de chacun de faire ses propres choix.

Voilà un livre qui, outre le fait d'être un très bon divertissement, délivre un véritable message qui peut servir à  tout un chacun. J'en conseille donc la lecture à tous.


Le cercle des poètes disparus, N. H. Kleinbaum, Le Livre de poche, 2008, 191 pages.

J'ai lu Le cercle des poètes disparus dans le cadre d'une lecture commune organisée par Nekotenshi sur Livraddict
Lire les avis de : mimi54, Simi, Hanaelle, nekotenshi

Alors qu'il traînait dans ma PAL depuis une éternité, j'ai profité d'une lecture commune organisée par Samlor sur Livraddict pour, enfin, lire le chef d’œuvre d'Umberto Eco, Le Nom de la rose. Restaient dans mon souvenir quelques images du film de Jean-Jacques Annaud, qui m'avait beaucoup plu, mais dont j'avais totalement oublié l'intrigue. J'ai donc découvert le livre avec beaucoup d'enthousiasme, imaginant Sean Connery en robe de moine dans toutes les descriptions !

Le Nom de la rose d'Umberto Eco, chef d'oeuvre du policier historique (et bien plus)
En 1327, le moine franciscain Guillaume de Baskerville et son novice Adso de Melk se rendent dans une abbaye bénédictine d'Italie, où une rencontre diplomatique est organisée entre partisans de l'empereur et du pape. Ex-inquisiteur, Guillaume se voit prié par l'abbé de lever le mystère qui entoure la mort d'un des moines, survenue quelques jours plus tôt. Au cours de son enquête, Guillaume va découvrir que l'abbaye est le lieu de nombreux secrets, crimes, vice et hérésies.

Umberto Eco présente cet ouvrage comme le livre de l'abbé Vallet, qui s'avère être une traduction du latin vers le français du manuscrit d'Adson de Melk, et qu'il se serait contenté de traduire en italien. Ecrit comme les mémoires d'un vieux moine, qui raconte un évènement marquant de sa jeunesse avant que la mort ne l'emporte, Le Nom de la rose est un formidable exercice de style du début à la fin. 

Il faut admettre que le lecteur doit s'accrocher sur la première centaine de pages, très dense en description extrêmement longues (mais aussi très bien écrites), et en débats autour de concepts religieux que le lecteur non spécialiste aura du mal à comprendre (et je me range bien entendu dans cette catégorie de lecteurs). En revanche, au fur et à mesure qu'avance la lecture, l'action se recentre sur l'intrigue principale, à savoir l'enquête de Guillaume de Baskerville pour retrouver le meurtrier des moines assassinés. 

Adso, novice inexpérimenté, joue un rôle très important, en posant, à la place du lecteur, les questions qui permettent de comprendre les raisonnements et les déductions, certes très logiques, mais pas toujours limpides de Guillaume. Heureusement qu'il est là, sinon Guillaume serait bien difficile à suivre !

Du point de vue de l'intrigue, j'ai été bluffée, car je n'ai réussi à deviner, avant que la solution ne soit donnée par Guillaume, qu'un ou deux éléments, mineurs en plus. J'ai été surprise tout au long de ma lecture, et, une fois l'intrigue mise en place, je n'ai pas pu lâcher le livre. L'enquête est complexe mais terriblement intéressante, le rythme est haletant et c'est un plaisir de suivre Guillaume qui, quoique assez orgueilleux, est un véritable érudit doté d'un sens de la logique extraordinaire. 

Le style d'Umberto Eco est remarquable, le livre est très bien écrit, les descriptions sont très bien maîtrisées et les dialogues sont pertinents. Il s'agit également d'un roman extrêmement bien documenté sur le contexte politique et religieux de l'époque, les différentes formes d'hérésies, les mœurs et principes de l'époque (il y a d'ailleurs un passage épouvantable sur la vision de la femme par l'Eglise)... Il y a tout de même une chose que je regrette : il s'agit des innombrables passages en latin, plus ou moins long et non traduits. Pour quelqu'un comme moi qui a choisi le grec à l'école, c'est un peu frustrant.

D'une manière générale, j'ai trouvé ce livre vraiment très, très agréable à lire. Bien qu'un peu compliquée, surtout au début, il s'agit d'une lecture vraiment prenante, très stimulante sur le plan intellectuel. Je la conseille à tous les fans de polar et de roman historique ! Et une fois le livre terminé, on peut s'amuser à revoir le film pour voir la façon dont l'intrigue et les différents personnages y sont traités.


Le Nom de la rose d'Umberto Eco, Le Livre de poche, 2010, 543 pages.

J'ai lu Le Nom de la rose dans le cadre d'une lecture commune organisée par Samlor sur Livraddict.
Voir les avis de :  Samlor, Alison Mossharty





Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini. 
Ce rendez-vous a initialement été créé par The Broke and the Bookish et repris en français sur le blog de Iani.

Cette semaine, le thème retenu est : les 10 livres que vous seriez prêts à lire en VO pour connaître la suite.

Ce top sera assez court cette semaine, car je lis en général assez peu de séries, et souvent avec un retard tel que les tomes suivants ont déjà été traduits... Mon top cette semaine a donc plus des airs de "les livres que j'aurais pu lire en VO si j'avais commencé la série avant que les tomes suivants n'aient été traduits".


 

1. Harry Potter, de J.K. Rowling
Il s'agit, comme beaucoup de monde je pense, de la série qui m'a poussé à lire en anglais. J'ai pratiquement tous les tomes en anglais !


 

2. Millenium, de Stieg Larsson
J'ai découvert cette série assez tard, à la sortie du premier film, alors que les 3 tomes étaient déjà traduits depuis un bout de temps. Mais, vu comme j'ai enfilé les 3 tomes, j'aurais bien été capable de me mettre au suédois pour connaître la suite !


 

3. Les livres d'Arto Paasilinna
Si vous ne connaissez pas encore cet auteur finlandais, ruez-vous sur ses livres ! Ils sont bourrés d'humour et se lisent avec beaucoup de plaisir ! Bon, comme je ne parle pas encore finlandais, j'attends les traductions !


 

4. Les livres d'auteurs russes encore assez peu traduits en France
J'ai la chance d'être russophone, ce qui me permet de lire des ouvrages qui mettent du temps à être traduits, et qui ne le sont parfois pas.


Et vous, quels livres avez-vous lus en VO avant d'attendre la traduction ?



C'est lundi, que lisez-vous ? est un rendez-vous hebdomadaire initié par Mallou et repris par Galleane.
La bannière a été créée par Galleane.


Qu'ai-je lu la semaine dernière ?
Le nom de la rose de Umberto EcoBatman Silence

Que suis-je en train de lire ?

Que lirai-je ensuite ?

Et vous, que lisez-vous ?

Couverture Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants 

Avant de lire Parle leur de batailles, de rois et d'éléphants, j'avais déjà entendu parler de Mathias Enard et de son oeuvre. On m'en avait dit beaucoup de bien, en particulier de ce court roman. La couverture du livre, montrant l'église (devenue mosquée) Sainte-Sophie d'Istanbul à l'horizon du Bosphore, me donnait encore plus envie de le lire. Enfin, le fait historique méconnu abordé dans ce roman m'intéressait, mettant en scène un des plus grands artistes de la Renaissance italienne.

Le roman met en scène le célèbre Michel-Ange, invité en 1506 à Constantinople par le sultan Bajazet qui lui demande, après avoir refusé les plans de Léonard de Vinci, de lui construire un pont sur la Corne d'Or. Fuyant Rome où il laisse en chantier l'édification du tombeau du pape Jules II à Rome, Michel-Ange découvre cette cité cosmopolite et la culture des "mahométans". 

Je dirais que ce livre se situe à mi-chemin entre la fiction et la biographie. En effet, Mathias Enard, qui connaît bien le Moyen-Orient, est très bien documenté, et le récit se base sur des documents authentiques qui nous sont parvenus : lettres et carnet de Michel-Ange, esquisse du pont construit pour Bajazet, biographies et chroniques. L'auteur s'attache également à restituer le contexte politique et religieux de l'époque, ainsi que les relations conflictuelles que Michel-Ange entretient avec le pape Jules II. Enfin, il livre une magnifique fresque de l'émulation culturelle qui existe à Constantinople au XVIe siècle. 

Le personnage de Michel-Ange est exalté par la beauté de la ville (la description de Sainte-Sophie est magnifique) et est représenté dans son travail, souvent en proie au doute que lui vaut le manque d'inspiration. En même temps, l'artiste est représenté, au début du récit, comme un personnage hautain, prétentieux, et plein de préjugés sur tous ces "mahométans". Accompagné par Mesihi, un poète porté sur la boisson, Michel-Ange va découvrir l'ivresse et la beauté de la ville, pour enfin être fasciné par une danseuse qui lui susurre des mots mystérieux à l'oreille. 

Il s'agit avant tout, je dirais, d'un roman contemplatif : Michel-Ange y passe le plus clair de son temps à s'extasier sur les beautés du monde ottoman. Il s'agit également d'un roman sur l'amitié et sur l'amour, très humain. L'artiste s'ouvre d'ailleurs au fil des pages, oublie ses préjugés, devient plus humain. Les beautés qu'il découvre à Constantinople agissent comme une formidable source d'inspiration. Le roman alterne entre des passages descriptifs de toute beauté, des passages d'une grande poésie, des inventaires tirés du carnet de Michel-Ange et des lettres de l'artiste à ses amis florentins, dans lesquelles il témoigne de ses relations tendues avec le pape. 

Le style est lyrique, très poétique. En revanche, le rythme est lent (même si le livre se lit relativement vite), et je n'ai pas réussi, à presque aucun moment, à rentrer vraiment dans ce livre. L'intrigue est lente à se mettre en place, et je me suis un peu impatientée au cours de la lecture. J'ai bien vu la qualité de l'écriture, mais ce roman ne m'a pas touchée, et c'est dommage. Certains aspects, du point de vue du style, m'ont d'ailleurs agacée : pourquoi l'auteur, par exemple, alterne-t-il entre Michel-Ange et Michelangelo pour désigner l'artiste, parfois à quelques lignes d'intervalle ? J'ai d'abord cherché une signification du côté du statut artiste reconnu / homme simple, mais cela ne m'a pas semblé extrêmement pertinent. S'agit-il simplement d'un effet de style ? Je n'ai pas trouvé de réponse à cette question...

S'il s'agit donc d'un magnifique roman, dans l'ensemble bien écrit, très bien documenté et faisant référence à de grandes oeuvres littéraires (Kipling, Vitruve...), j'ai tout de même été un peu déçue, parce qu'il ne m'a pas émue, je ne me suis pas sentie transportée par les passages lyriques et poétiques. Cela n'en reste pas moins un roman de grande qualité, qui délivre un message de tolérance et d'humanité, et qui plaira certainement à tous les amateurs d'histoire orientale et de poésie.

Parle leur de batailles, de rois et d'éléphants, de Mathias Enard, Actes Sud, 2010, 154 pages.

J'ai lu Parle leur de batailles, de rois et d'éléphants dans le cadre d'une lecture commune organisée par Elora sur Livraddict.
Lire les avis de : A-Little-Bit-Dramatic, angelebb, Julien le naufragé


Quand j'étais petite, mon intérêt allait plus volontiers vers les trucs de garçons que vers les trucs de fille. Ne vous inquiétez pas, j'ai changé. Non pas que j'étais un vrai garçon manqué mais, ayant peu de différence d'âge avec mon frère que je ne quittais pas d'une semelle, je préférais jouer aux Playmobil et aux Meccano plutôt qu'aux Barbie et aux Polly Pocket (encore une fois, je vous rassure, j'ai quand même eu mes Barbie et mes Polly Pocket, avec lesquelles je jouais de manière souvent expérimentale :-) ).

Quand j'étais petite, donc, je ne rêvais pas d'être une princesse. Non. Moi, je voulais être une super-héroïne : je voulais être Catwoman. Ou sinon, Batgirl. Parce que mon héros, c'était Batman. 

L'autre jour, je suis tombée sur l'intégrale de Batman : Silence, et j'ai eu envie de faire revivre mon souvenir ardent du super-héros. Il faut savoir que Batman est un personnage de comics qui a été créé par l'américain Bob Kane en 1939. Depuis, et encore à l'heure actuelle, différents scénaristes et dessinateurs ont continué l'histoire, si bien que les aventures de Batman ne s'arrêtent jamais. Batman : Silence date de 2003, le scénario est de Jeph Loeb et les dessins de Jim Lee.

Depuis que ses parents ont été tués sous ses yeux d'enfant par un voleur qui voulait les dépouiller, Bruce Wayne a mis toute sa fortune au service d'un entraînement intensif dans le but d'atteindre la perfection. Sous le costume de Batman, il devient plus tard le protecteur de Gotham City. Nul ne peut le détourner désormais de sa mission : ramener l'ordre et la justice dans la ville.
Un nouveau criminel sévit à Gotham City, Silence. Son but est de réunir tous les plus grands ennemis du Chevalier Noir afin de l'éliminer. Une vengeance qui couvait depuis longtemps et qui verra le héros livrer une bataille mémorable aux côtés de ses alliés.

J'ai voulu un bon Batman avec plein de méchants, j'ai été servie : tout au long de ce comics de 200 pages défilent les plus illustres ennemis de Batman, tous recrutés par le mystérieux Silence. Catwoman, Poison Ivy, le Sphinx, l'Epouvantail, Killer Croc..., sans oublier bien sûr le Joker, ils sont tous là, pour le plus grand plaisir du lecteur. On y trouve aussi les nombreux alliés du Chevalier Noir : Robin, Nightwing, Jim Gordon, Selina Kyle, Loïs et Clark... Et même un début de romance.

Côté scénario, l'intrigue est très bonne, le lecteur est baladé jusqu'à la fin et va de surprise en surprise. Le rythme est haletant, on ne s'ennuie pas. J'avoue que je n'aurais pas deviné la fin toute seule. L'histoire a lieu après la création de la Ligue des Justiciers. Ne vous étonnez donc pas du petit voyage de Batman à Metropolis et de son amitié avec Superman, qui apparaît plusieurs fois dans ce comics. Certains éléments sont un peu difficiles à comprendre si on n'a pas suivi assidûment les aventures de Batman. Néanmoins, le récit est à la première personne et Batman éclaire très souvent la lanterne du lecteur (grâce à de multiples souvenirs, flashbacks et autres explications) et l'on finit finalement par comprendre qui est qui.

Côté illustrations, les dessins de Jim Lee sont précis, détaillés et très dynamiques. Le trait est fin, les expressions réalistes. Les scènes de bagarre sont violentes mais encore supportables. Et décidément, le Joker fait vraiment peur !

J'ai beaucoup apprécié de me replonger dans l'univers de Batman, cela faisais très longtemps que je n'avais pas lu une de ses aventures. Que je n'avais pas lu de comics tout court, d'ailleurs. Je conseille donc ce comics à tous les nostalgiques et passionnés qui ont envie d'être en compagnie de Batman le temps d'une lecture.

Et vous, quel est votre héros préféré ?

Batman : Silence, intégrale, Jeph Loeb et Jim Lee, Editions Panini (DC Deluxe), 2010, 200 pages.


Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini. 
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Cette semaine, le thème retenu est : vos 10 phrases, répliques et/ou citations préférées.

Cette semaine encore, sujet assez difficile pour moi qui ne tiens pas de "carnet de citations" ou quelque chose dans ce genre. Quand une citation me plaît réellement, je suis plutôt du genre à corner la page et à déballer toute ma bibliothèque quand je cherche cette citation trois mois après. J'ai tout de même réussi à en retenir quelques-unes qui m'ont marquée, sans être exhaustive et sans ordre aucun :

Les Bienveillantes [de Jonathan Littel], c'est Houellebecq chez les nazis

(HHhH, de Laurent Binet)

C'est difficile l'amour, on ne peut ni le provoquer, ni le contrôler, ni le contraindre à durer. 

(L'Enfant de Noé, d'Eric-Emmanuel Schmitt)

Je préférerais mourir avec vous parce que c'est vous que je préfère. Je préférerais mourir avec vous parce que je ne veux pas vous pleurer et encore moins que vous me pleuriez. Je préférerais mourir avec vous parce que vous seriez alors la dernière personne que je verrais au monde. Je préférerais mourir avec vous parce que le ciel, sans vous, ça ne va pas me plaire, ça va même m'angoisser.

(L'Enfant de Noé, d'Eric-Emmanuel Schmitt)

L'homme n'est jamais aussi libre que lorsqu'il rêve.

(Le cercle des poètes disparus, de N.H. Kleinbaum)

Dans la vie, on est tout seul avec son costume, et tant pis s'il est tout déchiré.

(No et moi, de Delphine de Vigan)

Et vous, quelles sont vos citations préférées ?



J'ai décidé de participer à un deuxième rendez-vous hebdomadaire littéraire : C'est lundi, que lisez-vous ? Un moyen pour moi de partager encore plus mes lectures.

C'est lundi, que lisez-vous ? est un rendez-vous hebdomadaire initié par Mallou et repris par Galleane.
La bannière a été créée par Galleane.



Qu'ai-je lu la semaine dernière ?
Couverture No et moi

Que suis-je en train de lire ?

Que lirai-je ensuite ?

Et vous, que lisez-vous ?


J'ai déjà évoqué sur ce blog à quel point la lecture des romans de Delphine de Vigan me bouleverse. Le choix de ses sujets, sa manière d'écrire mêlant spontanéité et humour sur des thèmes si graves provoque un flot d'émotions que j'ai encore rarement rencontré chez un autre auteur.

Evidemment, No et moi n'échappe pas à la règle. Tout le monde, ou presque, s'accorde à dire qu'il s'agit là d'un livre touchant, émouvant, très bien écrit. Je suis absolument d'accord avec tout cela. Seulement, pour moi, No et moi n'a pas été qu'un livre touchant et émouvant : il m'a tellement bouleversée que sa lecture en a été difficile, presque pénible.

Adolescente surdouée, Lou Bertignac rêve d'amour, observe les gens, collectionne les mots, multiplie les expériences domestiques et les théories fantaisistes. Jusqu'au jour où elle rencontre No, une jeune SDF à peine plus âgée qu'elle. No, ses vêtements sales, son visage fatigué, No dont la solitude et l'errance questionnent le monde. Pour la sauver et préserver le plus longtemps possible cette amitié naissante, Lou se lance alors dans une expérience de grande envergure menée contre le destin...

No et moi aborde un sujet grave, toujours plus d'actualité : comment vit-on, quand on n'a pas d'autre choix que de vivre dans la rue ? Tout au long du livre, Delphine de Vigan décrit, sans jugement aucun, les queues aux centres d'hébergement d'urgence, les sans-abris vivant dans leur tente et la violence ordinaire de la rue. Mais No et moi, c'est surtout l'histoire d'une adolescente seule, qui étudie le monde dans les moindres détails pour n'en manquer aucune miette et tenter d'oublier qu'elle se sent différente. C'est l'histoire de Lou qui, parce qu'elle a trouvé No qui la comprend, va remuer ciel et terre pour la sortir de la rue et lui offrir une vie normale. 

Le récit est narré par Lou qui, bien qu'elle comprenne beaucoup de choses, découvre le monde avec l'innocence et la naïveté de ses 13 ans. Le style est spontané, oral et innocent. Ce qui est d'autant plus bouleversant, parce que Lou, avec ses mots d'enfant, décrit une réalité d'adulte, dure, violente, à laquelle elle voudrait s'opposer. J'ai sélectionné quelques extraits qui m'ont particulièrement touchée :
Parfois il me semble qu'à l'intérieur de moi quelque chose fait défaut, un fil inversé, une pièce défectueuse, une erreur de fabrication, non pas quelque chose en plus, comme on pourrait croire, mais quelque chose qui manque.

Dans la vie on est tout seul avec son costume, et tant pis s'il est tout déchiré.


La vérité c'est que les choses sont ce qu'elles sont. La réalité reprend toujours le dessus et l'illusion s'éloigne sans qu'on s'en rende compte. [...] Il ne faut pas espérer changer le monde car le monde est bien plus fort que nous.
Dans les livres de Delphine de Vigan, les personnages de mères sont toujours rongés par une pathologie qui ne leur permet plus de se soucier de leur fille, d'être là pour elle, de la protéger. Dans No et moi, la mère de Lou vit prostrée sur le canapé depuis la mort de son bébé, quelques années plus tôt. Elle ne s'intéresse plus à Lou, n'est plus là pour la rassurer, pour l'aider à affronter la violence du monde extérieur. La mère de No, elle, ne supporte pas sa fille, née d'un viol, et la laisse hurler à la porte de son appartement quand elle vient lui rendre visite. 

Quelle adulte devient-on quand sa mère ne veut pas nous aimer, qu'elle n'arrive plus à montrer qu'elle nous aime ? Cette question m'est revenue souvent au fil de ma lecture et les réponses qui y sont données me bouleversent : la solitude et les questionnements de Lou, la solitude de Lucas, que ses parents ont laissé seul dans leur appartement (sa mère passe remplir le frigo et dépose un chèque tous les 15 jours, et repart), l'errance et la lente descente aux enfers de No...

Cette lecture m'a fait mal, parce qu'elle a fait resurgir des sentiments et des émotions qui relèvent de ma vie personnelle. Néanmoins, il s'agit d'une lecture nécessaire, je crois, et absolument magnifique. Je la conseille à tous.


J'ai lu No et moi dans le cadre d'une lecture commune organisée par Spoon sur Livraddict.


Tout commence par des disparitions, des déplacements d'objets. Shimura-san vit seul dans une maison silencieuse. Cet homme ordinaire rejoint chaque matin la station météorologique de la ville, déjeune seul et rentre tôt dans une retraite qui n'a pas d'odeur, sauf celle de l'ordre et de la mesure. Depuis quelque temps déjà, il répertorie scrupuleusement les niveaux et les quantités de nourriture stockée dans chaque placard de sa cuisine, et finit par installer des webcams dans sa maison, dont il scrute les images tout au long de la journée. Il découvre alors qu'une femme vit dans sa maison et se sert dans ses placards quand il est absent...

C'est par ce court roman d'une centaine de pages, inspiré d'un fait divers réel, que j'ai découvert Eric Faye, qui a d'ailleurs remporté le Grand prix du roman de l'Académie Française pour ce livre en 2010. Un roman écrit d'une plume légère, d'une écriture fluide, dont la lecture est très agréable. Sans jamais forcer le trait, Eric Faye aborde dans ce livre, semblant les effleurer, la solitude, l'identité et la honte. La solitude d'un homme qui vit seul et à qui personne ne vient rendre visite ; la solitude d'une femme sans abri qui a élu domicile dans la maison d'un autre mais est forcée de vivre cachée, d'être invisible. L'identité, dans ce livre, est liée au domicile : une fois celui-ci profané, violé par une autre, Shimura-san ne peut "plus se sentir chez soi", et éprouve la honte de n'avoir pas su protéger son intimité.

Nagasaki, c'est aussi un roman sur l'individualisation croissante de la société japonaise et, probablement, occidentale. Une individualisation qui favorise la solitude et l'isolement, comme c'est magnifiquement développé dans ce passage :
Je n'ai jamais aimé ceux qui réussissent.
Non pas parce qu'ils réussissent, mais parce qu'ils deviennent le jouet de leur succès, d'un Moi aveuglé. Le Moi à tout prix est la fin de l'homme.
La Crise rend les hommes un peu plus seuls. Que signifie encore ce nous qui revient à tire-larigot dans les conversations ? Le nous meurt. Au lieu de se regrouper autour d'un feu, les je s'isolent, s'épient. Chacun croit s'en sortir mieux que le voisin et cela, aussi, c'est probablement la fin de l'homme.
Eric Faye alterne, dans son récit, les points de vue de Shimura-san et de la clandestine, il donne les deux versions des faits et permet à chacun de s'expliquer. Chacun des deux personnages fait preuve de respect pour l'autre, et personne ne blâme personne. C'est certainement de cette manière que ce récit prend toute son ampleur, sans jamais s'alourdir d'une quelconque moralité bien-pensante.

Ce livre est un véritable plaisir à lire, il est profond et juste, tout en interpellant le lecteur sur les travers d'une société où l'homme se perd peu à peu.


Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini. 
Ce rendez-vous a initialement été créé par The Broke and the Bookish et repris en français sur le blog de Iani.

Cette semaine, le thème retenu est : vos 10 éditeurs / collections préférés.

C'est un sujet assez difficile pour moi, car je ne lis pas un genre littéraire précis plus qu'un autre, ce qui ne me permets pas de sélectionner des maisons d'éditions qui publient un genre en particulier. Néanmoins, j'ai mes éditeurs de prédilection, et les voici donc :

1. Le Livre de poche / Folio / J'ai Lu / Pocket
Oui, cela fait 4 en 1, mais je les regroupe parce que je leur trouve le même intérêt : la praticité avant tout, de par la taille des livres (j'adooore les livres de poche, qui rentrent facilement dans mon sac à main sans ressortir tout cornés), leur souplesse et leur catalogue.

2. La collection Lire délivre d'Yvelinéditions
Je vous ai déjà parlé de cette collection ici. Il s'agit d'un petit éditeur qui réalise un travail formidable pour rendre la littérature accessible à tous. La collection Lire délivre est un partenariat exclusif avec Auchan, qui propose des classiques incontournables tombés dans le domaine public, ce qui permet à l'éditeur de commercialiser ses livres à des prix défiant toute concurrence. 

3. Marabout
Je suis une grande fan de livres de cuisine, et particulièrement ceux des éditions Marabout. Des livres à thèmes qui proposent toujours des recettes et des photos culinaires qui mettent l'eau à la bouche.

4. La collection Que sais-je ? des éditions PUF
J'aime particulièrement ces petits livres vulgarisateurs, toujours écris par des spécialistes du sujet, qui permettent de se cultiver rapidement et simplement.

5. La collection Actes noirs chez Actes Sud
Pour la trilogie Millenium, évidemment ! Mais cette collection propose de plus en plus d'auteurs que j'ai bien envie de découvrir, comme Camilla Läckberg ou des auteurs de thriller russes.

6. La collection Classiques des éditions Soleil Manga
Moi qui ne suis pas friande de mangas, j'ai trouvé cette petite collection que j'affectionne particulièrement et qui propose des grands classiques de la littérature, version manga ! Pratique quand on a pas le temps ou l'envie de lire le livre entier (les classiques proposés sont d'énormes pavés !) mais qu'on veut juste un aperçu de l'histoire. Les trois classiques qui ont retenu mon attention : Le Capital de Marx, Guerre et paix de Tolstoï et A la recherche du temps perdu de Proust.


Le thème de la semaine prochaine sera : vos 10 phrases / répliques / citations préférées.


Et vous, quelles sont vos éditeurs et collections favoris ?


Je l'ai déjà dit, je ne suis pas une grande adepte des polars. Mais, après mon coup de coeur pour Les Visages de Jesse Kellerman, je me suis dit que je passais quand même à côté d'un genre très prolifique, représentés par de nombreux auteurs de grande qualité. Et ce qui me chagrine le plus, c'est que j'aime les films et les séries policières à la télé (mention spéciale pour Mentalist et pour Dexter), mais que je n'ai jamais accroché en livre. Je n'ai certainement pas lu ceux qu'il fallait.

Donc, je me suis tournée vers LA grande dame du policier français : Fred Vargas. Et j'ai lu le premier de ses romans qui m'est tombé sous la main : Sous les vents de Neptune. Après lecture, je ne pense qu'il s'agisse d'un choix réellement judicieux, puisque ce roman se situe à peu près au milieu de la saga Adamsberg. Il s'est donc passé des choses avant, et je n'ai pas compris toutes les allusions aux proches d'Adamsberg (notamment sa relation avec Camille).

Dans ce tome, Adamsberg, l'emblématique et antipathique commissaire de police créé par Fred Vargas, repars sur les traces de l'assassin qu'il traque depuis plusieurs dizaines d'années : le Trident (parce que les victimes ont la particularité d'avoir été tuées d'un coup de trident). Cette traque se passe entre la France et le Québec, ce qui donne à Vargas une magnifique occasion de nous servir une flopée d'expressions québécoises assez drôles

Comme je l'ai déjà dit plus haut, j'ai eu du mal à entrer dans le livre. Les cent premières pages ont été difficiles pour moi, car il s'agit essentiellement de réflexions d'Adamsberg sur des situations qui se sont manifestement passées dans les romans précédents. Mais, je le répète, cela est peut-être dû au fait qu'Adamsberg et les différents personnages sont déjà connus des lecteurs qui ont lu les romans précédents de la saga, et que je ne connais pas, puisque c'est le premier Vargas que je lis. La suite du roman se lit très bien, je ne l'ai plus lâché après !

L'intrigue est bien ficelée, et l'auteur prend un malin plaisir à jouer avec le lecteur, lui faisant croire qu'il a de l'avance sur Adamsberg, alors qu'en fait, que nenni ! J'aime assez le personnage d'Adamsberg, ténébreux et antipathique, tout en étant très professionnel. L'écriture de Fred Vargas est parfois difficile, je trouve, mais cela n'a pas empêché ma lecture. Les passages en québécois sont géniaux.

Cette lecture m'a donné envie de connaître un peu mieux les aventures d'Adamsberg, je vais donc entreprendre de lire d'autres romans de la saga, notamment L'homme à l'envers et Pars vite et reviens tard, qui sont les plus connus.

Il s'agit donc là d'une agréable découverte qui m'a donné envie de combler mes lacunes en polar !


Et vous, aimez-vous le polar ? Aimez-vous les romans de Fred Vargas ? Avez-vous des auteurs de polars favoris ?


Il est des lectures qui, aussi courtes soient-elles, sont chargées d'émotion. Après avoir lu Le Joueur d'Echecs de Stefan Zweig, j'avais été frappée par la capacité de l'auteur à décrire, en si peu de pages et avec des mots choisis dont le poids est d'autant plus lourd, la folie que peut engendrer chez un homme une passion salvatrice, qui en devient par là-même la raison de sa destruction. On retrouve, dans La Confusion des sentiments, l'écriture précise et concise de Zweig, qui donne toute sa résonance à ses récits. 

La Confusion des sentiments, c'est la confession d'un professeur de philologie au faîte de sa gloire, encensé par ses étudiants, cette écriture de soi pour soi d'une vérité qui n'a jamais été dite et qui doit être écrite pour rétablir une vérité. Dans cette nouvelle, le narrateur raconte sa rencontre avec son "maître", un professeur de philologie anglaise qu'il a rencontré à l'université qu'il fréquentait en dilettante, et qui va non seulement provoquer en lui une soif d'apprendre comme il ne l'a jamais connue, mais qui le plongera également dans un amour sincère et destructeur pour ce professeur mystérieux.

Stefan Zweig aborde ici à merveille le thème de l'amour et de l'admiration d'un être pour un autre, les doutes et  les incertitudes d'un jeune homme quant à la réception de cette admiration. L'auteur met en scène les sentiments confus, contradictoires, qui se heurtent dans l'intimité du jeune narrateur, prêt à tous les efforts pour être à la hauteur, voire impressionner son professeur qui ne lui apporte pas ou peu de reconnaissance et le repousse à la moindre occasion. La Confusion des sentiments est également un livre sur la culpabilité, liée à l'adultère, à l'homosexualité, à la pédérastie et aux pulsions humaines.

Cette lecture est tout à fait captivante, le lecteur est plongé dans le livre dès les premières pages et en ressort confus, tant l'écrivain touche juste. Stefan Zweig signe incontestablement là l'un de ses chef-d'oeuvres. De son écriture douce mais aux mots pesés, l'auteur, sans jamais se laisser aller à la trivialité, décrit la souffrance qui peut émaner des relations humaines maladroites et compulsives

Un livre magnifique, à lire absolument.