Il y a des livres qui, par la merveilleuse magie des mots, vous transportent dans des univers parallèles et vous donnent à voir l'invraisemblable beauté du monde. C'est en ces termes que je pourrais résumer le sublime Un jour, je m'en irai sans en avoir tout dit de Jean d'Ormesson.
Quatrième de couverture
« Tu t’es donné beaucoup de mal, mon cher amour, pour aboutir à bien peu de chose. J’ai été enchantée d’apprendre que la lumière transportait du passé à la vitesse record de trois cent mille kilomètres à la seconde, que cette vie que nous avons tant aimée nous venait des étoiles, que notre vieux Soleil qui nous éclaire et nous chauffe était parvenu à peu près au milieu de son âge et que, capables de choses si grandes, si charmantes et si gaies, les hommes n’étaient pas là pour toujours. Tout ça me fait une belle jambe. Tout ça, franchement, m’est un peu égal. Ce que je voulais savoir, je ne le sais toujours pas. Ce qui va nous arriver, et à toi et à moi, dans quelques années à peine, ou peut-être même demain, quand le temps sera écoulé de notre passage sur cette Terre, m’est toujours aussi obscur. Je t’ai souvent entendu dire que tu souhaitais écrire des livres qui changent la vie des gens. Tu n’as pas changé grand-chose à la fragilité passagère et si affreusement menacée de mon amour pour toi. »
Cette histoire universelle tient à peu près debout et se laisse lire sans trop d’ennui. J. O.
Mon avis
Un jour, je m'en irai sans en avoir tout dit n'est pas un roman comme les autres. Il ne vous conte pas l'histoire d'un personnage et de ses péripéties pour vous emmener d'un point A à un point B. C'est l'histoire d'une vie, celle de Jean d'Ormesson, passée à s'émerveiller face aux mystères du monde. Ce roman est une promenade dans les souvenirs de l'auteur, à la recherche des plus beaux moments, ceux qui donnent foi en la vie.
Dans ce livre qui invite à s'attarder sur tout ce qui fait la richesse de notre monde, Jean d'Ormesson parle de son grand-père, de ses années d'oisiveté passées à lire, de Marie, son grand amour, de leurs voyages et de l'histoire de l'univers.
Sous la plume de l'auteur se côtoient Ulysse, Shéhérazade, Chateaubriand ou encore Stephen Hawking. Des personnages qui contribuent, en un sens, à faire de notre univers une merveille de chaque instant et apportent chacun, à leur manière, une réponse à la question que nous nous posons tous : que faisons-nous là ?
Nous sommes là pour essayer de découvrir, à travers la beauté, dans la souffrance et dans l'espérance, grâce à notre mémoire qui nous restitue le passé, ce que nous faisons sur cette Terre. Tu sais que le temps m'a toujours fasciné. Chez Proust. Chez Platon. Chez Heidegger. Chez Hawking. Je n'ai pas toujours tout compris. Mais tout m'a toujours ébloui.
Avec son style léger et plein d'humour, Jean d'Ormesson en vient à évoquer l'idée d'un Dieu qui serait l'explication à tous les hasards et les miracles de l'univers. Il invite surtout à laisser libre cours à notre curiosité, à toujours nous émerveiller et choisir l'amour pour nous guider.
En bref
Un superbe roman bienveillant et apaisant qui célèbre les miracles de notre univers et console de la mort : car devant de telles beautés, la vie vaut largement d'être vécue.
Le livre
Un jour, je m'en irai sans en avoir tout dit de Jean d'Ormesson
Editions Pocket (2014), 288 pages
Publié initialement aux éditions Robert Laffont en 2013
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