Prendre Gloria de Marie Neuser

En décembre dernier, je vous parlais de ma rencontre avec le diable en la personne de Damiano Solivo, l'odieux personnage de Marie Neuser dans son roman Prendre Lily. Un salaud toujours aussi répugnant dans la suite, Prendre Gloria.


Prendre Gloria de Marie Neuser

Quatrième de couverture :
Dans la commune italienne de P., ville de province pétrie de règles ancestrales, on sauve les apparences. Et surtout le dimanche. Le 12 septembre 1993 a dérogé à la règle. Ce jour-là, Gloria Prats quitte son amie Elena pour honorer un rendez-vous. Elle franchit le perron de l'église de la Miséricorde. Un rendez-vous furtif, pas plus de quelques minutes. Mais les minutes deviennent des heures. Gloria ne ressort pas... L'enquête débute, sans corps, au milieu du chagrin et des parjures.

Mon avis :
Prendre Lily m'avait marquée par son caractère injuste et le fait que Damiano Solivo, que tout accusait du meurtre de Lily Ewitt, parvenait à passer entre les mailles du filet judiciaire pendant des années.

Dans Prendre Gloria, il s'en sort encore. Ce second roman s'inscrit clairement dans la continuité du premier, car il revient sur la disparition de Gloria Prats en Italie, une décennie avant le meurtre de Lily Ewitt, dans laquelle Solivo était déjà le principal suspect. Inutile donc de vous dire qu'il est plus que recommandé d'avoir lu Prendre Lily avant de commencer Prendre Gloria.

Dans Prendre Gloria, Damiano Solivo m'a paru plus ignoble encore. C'est très certainement dû à la construction du roman, qui jongle avec les personnages, multiplie les témoignages et saute d'une époque à une autre (avant et après la découverte du corps de Gloria, 17 ans après sa disparition). Une construction savamment orchestrée par Marie Neuser pour être déroutante mais aussi démontrer que non, il n'y a pas d'espoir, Solivo est un salaud de la pire espèce mais il va encore une fois s'en tirer. 

Il y a un côté très cynique dans ce roman, une manière de nous dire qu'un assassin aussi immonde et couard que Solivo pourra toujours s'en tirer s'il est entouré des bonnes personnes. L'omerta, les intimidations, les menaces et les "accidents" perpétrés par la mafia qui protège l'un des siens donnent carrément la nausée. Et Gloria dans tout ça ?

En définitive, j'ai préféré ce roman à Prendre Lily, plus complexe mais aussi plus écoeurant. Un texte bien écrit et bien construit, mais qui laisse la répugnante sensation d'une traînée de bave invisible.

Le livre :
Prendre Gloria de Marie Neuser
Editions Pocket (2017), 456 pages
Publié initialement aux éditions Fleuve Noir

Je remercie les éditions Pocket pour cette lecture.
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