Un goût de cannelle et d'espoir de Sarah McCoy

Un goût de cannelle et d'espoir de Sarah McCoy

Ce récit à la fois sombre et léger aborde le quotidien des citoyens allemands sous le régime nazi, le thème du mensonge et de la mémoire. Un très beau premier roman.


Quatrième de couverture

Allemagne, 1944. Malgré les restrictions, les pâtisseries fument à la boulangerie Schmidt. Entre ses parents patriotes, sa soeur volontaire au Lebensborn et son prétendant haut placé dans l'armée nazie, la jeune Elsie, 16 ans, vit de cannelle et d'insouciance. Jusqu'à cette nuit de Noël, où vient toquer à sa porte un petit garçon juif, échappé des camps...
Soixante ans plus tard, au Texas, la journaliste Reba Adams passe devant la vitrine d'une pâtisserie allemande, celle d'Elsie... Et le reportage qu'elle prépare n'est rien en comparaison de la leçon de vie qu'elle s'apprête à recevoir.


Mon avis

A force de le voir un peu partout sur les blogs et les rayons des librairies, ce roman me faisait envie depuis longtemps. A cause de son titre, je m'attendais à un roman feel good, mais certainement pas à cette histoire sombre, profonde et touchante que nous sert là Sarah McCoy.

Un goût de cannelle et d'espoir est un récit à la fois grave et léger, tragique et plein d'espoir. En alternant le récit du terrible quotidien des Schmidt pendant la Seconde Guerre Mondiale, et celui du présent de Reba, Elsie et sa fille Jane au Texas, l'auteur aborde plusieurs thèmes avec brio. D'abord, le thème du difficile choix des Allemands pendant la période nazie, obligés de soutenir un régime inhumain et violent qui les terrorise. Ensuite, le thème du mensonge, celui que l'on a fait aux autres et celui que l'on se fait à soi-même pour se cacher sa véritable personnalité.

Je me suis rapidement attachée aux personnages, en particulier à celui d'Elsie. J'ai aimé sa force de caractère, son insoumission et son humanité. Sa sœur Hazel m'a beaucoup touchée aussi, et j'ai vivement ressenti la souffrance qu'elle a vécue au Lebensborn, sorte de bordel où des femmes aryennes étaient accouplées à des nazis pour créer des enfants de race pure confiés à la nation. J'ai mis plus de temps à m'attacher à Reba et son caractère taciturne.

En parallèle de la gravité du récit, ce roman célèbre l'amour, la joie de vivre et le plaisir de déguster du pain et de bons gâteaux. On sent presque l'odeur des pâtisseries sortant du four, qui ont pour effet de rendre la lecture terriblement gourmande. Elsie partage donc ses recettes à la fin du livre.


En bref

Un premier roman brillamment maîtrisé, à la fois triste et joyeux, terrible et léger, qui rappelle les tragédies du passé tout en honorant le présent précieux.

Lisez-le si... vous aimez les histoires tragiques qui finissent bien... et l'odeur du bon pain.


Le livre

Editions Pocket (2015), 512 pages
Publié initialement aux éditions Les Escales

Je remercie les éditions Pocket pour cette lecture

5 commentaires :
  1. Réponses
    1. Oui c'est un beau livre à la fois grave et détente.

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  2. Je suis actuellement en train de le lire.
    C'est une très belle histoire.

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  3. Je viens de le commencer. Je pensais aussi trouver quelque chose dans l'esprit de La Petite Boulangerie du bout du monde. A part les effluves de pain chaud et de pâtisseries sucrées, je suis bien d'accord que les situations et les émotions qui en découlent sont bien plus lourdes de sens et de conséquences. Hâte de le finir :)

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